27 juin 2020

VL

VLAu summum du nombrilisme, voilà donc, comme tous les ans, le billet que je me dédie à moi-même [tout en n'oubliant cependant pas aussi ceux avec lesquels je partage un intérêt particulier pour le 27 juin]

Oui clairement, je crois le dire tous les ans mais j'aime beaucoup ma date de naissance et, un jour, il faudra que je m'interroge sur le point de savoir pourquoi diable j'en suis là. Au moment de souffler une quarante-cinquième bougie, voilà finalement ma réflexion : voilà donc exactement 27 ans que je suis majeur, un 27 juin.

C'est peu de dire que, tout attaché à la rationalité que je suis, le nombre 27 m'est éminemment sympathique. Au délà d'une contemplation purement narcissique [qu'il faut tempérer en rappelant tout de même que je suis né à 23h35, après presque 24h de souffrances pour ma pauvre mère ... donc pas loin du 28], j'aime toujours rappeler que le 27 n'est pas un nombre comme les autres. S'il est le nombre identifiant le club des stars du rock décédées prématurément [le fameux "Club des 27"], on peut trouver des tas de connexions au nombre 27 avec tout un tas d'éléments plus ou moins signifiants. 

Concrètement, on s'en fout qu'il y ait, à ce jour, 27 amendements de la constitution des États-Unis d'Amérique ... qu'il y ait 27 lettres dans l'alphabet espagnol [et non pas 26 comme les non-hispanisants l'ignorent] ... qu'il s'agisse du numéro atomique du cobalt, métal de transition s'il en est [encore que ... il y aurait un petit truc à raconter là dessus] ... que ce soit le nombre qui désigne le département de l'Eure [de là à y voir un lien avec ma ponctualité légendaire ...] ... 

En revanche, que 27 soit un numéral cardinal désignant le nombre total de livres du Nouveau Testament ... ça, ça a du sens. Mais ce qui m'amuse encore davantage, c'est quand on explore le caractère mathématique du nombre 27 ... ce qui me permet de rappeler que je suis un handicapé des mathématiques, vandalisé par un prof sadique qui avait compris très rapidement à quel point il était possible de m'impressionner avec une grosse voix et une barbe le faisant figurer à Barbe bleue. 

27 est le premier nombre composé qui n'est divisible par aucun de ses chiffres. C'est aussi le quinzième nombre brésilien et le treizième nombre composé brésilien car 27 = 338 ... bah euh, oui oui certainement. 27, c'est aussi le nombre de droites se trouvant sur une surface cubique lisse. Nombre décagonal, 27 est aussi le résultat magique d'un carré magique d'inverses de nombres premiers des multiples de 1/7. Autant te le dire, je suis à des années lumière de pouvoir comprendre ce que je viens de recopier bêtement mais je trouve que ça claque tellement ... et encore davantage si j'ajoute qu'on est en présence d'un nombre de Smith et d'un nombre Harshad avec le 27. Mais le must n'est pas forcément de voir en 27 la somme des factorielles des trois premiers nombres pairs [0! + 2! + 4! = 27], c'est aussi et surtout que 27 est le quatrième cube parfait.

Kezako ? 0, 1, 8, 27, 64, 125, 216, 343, 512, 729, 1000, 1331, 1728, 2197, 2744, 3375 et 4096 sont les dix premiers cubes parfaits. En mathématiques, un cube parfait est le cube d'un entier naturel. Et le cube de 3, c'est 27.

Oui, j'aime beaucoup mon jour de naissance ... et qu'aujourd'hui, le 27 en question renvoie aussi au nombre d'années depuis lesquelles je suis majeur, vacciné et en pleine capacité de faire ce que je veux de ma vie ... c'est un peu particulier, un petit signe on va dire. N'empêche que je ne suis pas comme d'autres [suivez mon regard vers ... Zolimari !], je ne veux pas me convaincre que j'ai encore 27 ans. J'atteins donc l'étage où les chiffres romains imposent de mettre un "L" signifiant 50 ... wahooo, la vache. C'est donc à partir de maintenant qu'on va parler de la cinquantaine ? Bah oui, il semblerait. Et figure-toi, que je fasse le rapprochement avec le fait que cela fait 27 ans que je suis majeur ne procède pas du hasard. Qu'ai-je donc fait de ces 27 années depuis que, légalement, j'ai acquis le droit que je m'étais arrogé avant de vivre comme je l'entendais ?

J'ai connu la douleur, la joie, j'ai joui de tout, de toutes et de tous. Je me suis marié, j'ai rencontré l'homme de ma vie. Je n'ai jamais autant pleuré, je n'ai jamais autant ri. J'ai compris tant de choses, je me suis accepté, j'ai pactisé pour cesser de me faire la guerre dont j'allais finir par périr. J'ai construit une démarche singulière. J'ai aidé tous ceux que je pensais utile d'aider, j'ai sacrifié des amitiés stériles, j'ai abattu des fantômes, j'ai accompagné, j'ai vu partir des gens qui me manquent, j'ai vu des choses affreuses, j'ai eu peur, j'ai entendu des splendeurs mais aussi des horreurs, j'ai fait plusieurs fois le tour de la Terre, j'ai communié avec ce monde autant que j'ai eu envie d'en divorcer, je me suis donné la chance de profiter d'endroits uniques [dont certains ont déjà disparu], j'ai eu honte de moi parfois, j'attends toujours autant que l'on soit fier de ce que je fais. J'ai créé, j'ai refait le monde pendant tellement de nuits, j'ai donné du plaisir, j'en ai reçu. Je n'ai jamais compris la bêtise. J'ai écrit, j'ai exprimé, j'ai partagé. J'ai mangé, j'ai bu, j'ai consommé, j'ai grossi, j'ai maigri. J'ai pris beaucoup de plaisir avec mon corps que j'ai enfin accepté, il me l'a bien rendu avec désintérêt parce que je sais qu'il m'aime plus que je ne l'aime. J'ai cessé d'avoir peur de tout et de tous, j'ai évité d'être aigri, j'ai trouvé le moyen de ne pas être le raté que je redoutais d'être. J'ai embrassé, j'ai dégusté, j'ai léché, je me suis blotti, j'en ai mis partout aussi et je n'ai jamais eu honte de moi même quand j'ai essayé des trucs très dispensables. J'ai voyagé, j'ai rencontré, j'ai collectionné des amicales attention, j'ai découvert, j'ai été surpris. Surtout ... j'ai honoré ma promesse faite à moi-même il y a désormais plus de vingt ans : vivre complètement le jour qui vient pour, le moment venu, ne pas regretter de n'avoir pas fait.

Ce soir, la somme des bougies que j'aurai soufflées dépasserait le millier [1.035, précisément] et pourtant je m'en fous parce que j'ai la vie du mec de 45 ans que je ne pouvais rêver d'avoir tellement elle me va. Je sais que ceux qui tiennent à moi se signaleront et je pense que je ne serai pas surpris. En écoutant "Comment est ta peine ?" de Biolay en boucle, je vois venir cet anniversaire avec une totale décontraction équivalente à une paix intérieure et, pour la première fois, avec le sentiment que le temps passe. Mais loin de m'angoisser, je suis serein parce que je serai entouré de ceux que j'aime profondément et que je verrai dans les yeux de celui qui m'accompagne la fierté d'être fidèle à moi même. Un mec de 45 ans, à l'histoire riche et parfois complexe mais qui aime terriblement sa vie.

Tto, qui aura 45 ans ce soir à 23h35

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