26 décembre 2020

Aquaphobie

Aquaphobie

Déjà publié le 15 janvier 2020

Sous la plume en 280 signes d'un garçon dont je trouve qu'il ne manque pas de charme, je lisais ce matin que sa pire phobie était de se faire plaquer à 30 ans en ayant donné ses meilleures années [prétendument être celles de 20 à 30 ans, donc] à quelqu'un qui le laissera tomber.

Hier, j'ai croisé sur le même réseau social une photo qui a provoqué chez moi une évidente fascination.

Du coup, en mettant en lien ces deux éléments isolés qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre, j'ai trouvé l'idée de mon billet du jour servant finalement de trait d'union.

Tout vient finalement de cette photo ... si belle soit-elle, je ne te cache pas qu'elle provoque chez moi un évident effroi et pas seulement parce que le mur d'eau promet les pires tourments. J'ai toujours été terrifié par ça : le déchaînement des éléments aquatiques m'a souvent fait peur et rien n'est plus impressionnant qu'une tempête en mer parce que je sais par expérience que l'eau est toujours plus forte [les sinistrés d'inondations te le confirmeront]. Finalement dans cette image, tout est redoutable : la solitude du mec face au mur d'eau, la puissance de la vague dont l'écume témoigne et ... surtout, le fait que la masse est opaque.

J'ai en effet toujours un problème avec les étendues d'eau, agitées ou non, dont on ne perçoit pas la profondeur ni ce qu'elles recèlent. Figure-toi qu'il s'agit là d'une forme d'aquaphobie, ladite phobie ne se limitant pas seulement à ne pas supporter que l'on ait de l'eau dans l'oreille ou d'avoir simplement peur de se noyer. La peur des grandes étendues d'eau est une forme d'aquaphobie, renforcée lorsque lesdites étendues sont mouvantes et présentent encore moins de caractéristiques permettant de les appréhender [les tempêtes en sont un exemple mais pas seulement]. C'est d'ailleurs ce que je redoutais le plus l'année dernière en devant passer le Cap Horn en me faisant bien une raison à l'idée de devoir traverser la lessiveuse du globe où les vagues sont réputées être dantesques ... au final, tout s'est très bien passé parce que c'était très calme.

Rien n'est plus inquiétant qu'un lac tout calme, qu'une mer déchainée ... et pourtant, comme lorsqu'il s'agit d'une phobie, c'est magnétique et je peux te confirmer une chose : j'adore me baigner partout et je suis clairement fasciné par les étendues d'eau ou l'eau en mouvement. Vive les paradoxes ? Probablement mais pas seulement ... l'appréhension des étendues d'eau tient surtout au fait que je déteste les ensembles qui ne sont pas translucides ou dont je ne suis pas en mesure d'appréhender la profondeur ni ce qui les compose. C'est la raison pour laquelle tu comprendras aisément que rien ne me terrifie plus qu'une forêt la nuit. J'y vois un signe de vulnérabilité totale puisque tout peut arriver de partout [étant ajouté que le silence dans une forêt la nuit n'existe jamais puisque les bruits sont légion]. Avec la mer, c'est pareil : tout peut surgir de n'importe où. Ah mais je sais bien que c'est dans ma tête et qu'il n'y a pas davantage de dangers dans une forêt la nuit que dans certains quartiers parisiens. Oui l'imaginaire procédant de l'enfance m'a toujours convaincu du contraire ...
N'empêche que j'y pense à chaque fois qu'on voit des images sous marines avec des épaves de bateau ou d'anciens bâtiments submergés ...

Épouvantable mais pourtant attirant ? Carrément ... tu peux aisément me laisser contemplatif devant une cascade, devant une tempête dont les vagues s'écrasent sur les contreforts d'un port. La dernière que j'ai pu voir était en Nouvelle-Zélande et les trombes d'eau qui gerbaient sur le port y étaient prodigieusement belles. Cela me berce autant que cela m'effraie et j'aime finalement me faire peur ainsi. A l'inverse, la lave ou un volcan qui gronde, l'éclair et la foudre qui frappent ... cela m'amuse nonobstant le caractère impressionnant [et physique] des déflagrations. Mais voilà, cela ne me fait pas peur, je ne tremble pas autant que lorsque je regarde cette photo en vignette, ce moment d'avant l'apocalypse quand l'eau aura tout recouvert. Intimement, je pense que tu as davantage de chance d'en sortir avec une éruption volcanique [même avec des lava bombes partout] que contre un tsunami qui va tout dévaster sur son passage ... n'ayant vécu ni l'un ni l'autre, c'est affaire de pressentiment.

Je te rassure mes autres phobies [le vide et les arraignées] se portent bien également ...

Tto, petite chose fragile et mouillée

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