14 décembre 2020

Du vague à l'homme

Du vague à l'homme

Sigmund Freud écrivit "L'accumulation met fin à l'impression de hasard". En l'occurrence [et ce n'est pas si souvent], il a raison, ce que je peux te confirmer au sortir d'un wikende lamentable venant à la suite d'une semaine compliquée, elle même consécutive à trois semaines et wikendes du même acabit. L'avantage, c'est que la semaine qui commence aujourd'hui sera peut-être équivalente mais, une chose est certaine, elle ne rehaussera pas le niveau.

La faute à ? Oh je m'en fous maintenant de savoir à qui c'est la faute. Je vis avec un mec qui est incapable de concilier ses envies et besoins avec le souci d'être reconnu comme un super-héros dans son travail, se faisant dès lors un plaisir de laisser déborder le boulot sur notre vie personnelle. Si mon humeur a pu être ternie par mes soucis de travail, j'ai néanmoins toujours essayé de laisser les limites là où elles devaient être parce que lorsque je vis avec quelqu'un, je ne l'envisage pas comme le page de mes incartades, comme le docile domestique de mes lâchetés du quotidien, comme un spectateur de mon rythme égoïste. Oui mais voilà, ces précautions, consistant à toujours mettre l'autre au centre de toutes mes décisions, ne sont pas partagées ... générant dès lors un déséquilibre dont tu sais fort bien à quoi il conduit.

Ainsi donc et si je retrace avec objectivité, il aura travaillé, sur la semaine dernière, deux fois avant 7h du matin, il se sera couché un soir à 3h du matin pour finir je ne sais quoi, n'aura pas quitté son PC avant 20h quatre fois dans la semaine et, cerise sur le gâteau, aura travaillé ce dimanche de 11h45 à 23h15 avec une pause d'une heure pour regarder "The Crown" [ce qui servira d'alibi au fait qu'il aura pris du temps pour moi sur la journée]. Ajoute à cela la comédie du "Je ne me sens pas bien, tout m’oppresse y compris PokémonGo" hier matin dans la salle de bain pour m'annoncer à 11h20 que j'allais passer la journée tout seul, sans rien pouvoir espérer. La fête ne serait pas complète si je n'ajoutais pas qu'il s'est mis à ronfler à 23h25 ... me condamnant donc à aller dormir sur le canapé pour essayer vaguement de me reposer un peu avant le début des hostilités. Sympa non ?

Et tu sais quoi ? C'est pas de sa faute [forcément !], il n'a pas le choix [évidemment, c'est une victime] et je suis trop dur. Ah oui, je suis trop dur ... tellement dur que moi, la semaine précédente quand j'étais contrarié, il s'est permis de m'en mettre plein le caisson à m'expliquer que je gâchais tout, que j'étais un enfant gâté qui ne se rendait pas compte de la chance qu'il avait et qu'il en avait marre. Et c'est moi qui est dur ...

Je sais ce que tu vas dire : ouh la la, il faut en parler et tout ira mieux. Oui sauf que pour parler, encore faut-il avoir une parole qui dispose d'un peu de crédit. Pour parler, encore faut-il avoir la possibilité d'écouter y compris ce qui ne fait pas plaisir. Pour parler, encore faut-il qu'un échange puisse correspondre à une prise de conscience. Finalement, je vais être obligé de me ranger à ce que l'on m'avait dit de lui [son ex] : c'est un égoïste qui ne supporte pas qu'on ne l'aime pas et qui est très généreux pour s'excuser d'être casse-couilles.

L'avantage, c'est que je ne l'aurai pas sur le dos cette semaine. Aujourd'hui, il est avec son travail chéri avec lequel il aurait finalement dû se marier. Demain, et mercredi, je me rendrai à mon travail parce que j'ai quand même plein de réunions importantes [mais pas tant que cela puisque moi, je ne travaille pas à la déconstruction de mon couple le dimanche], jeudi il sera à Angers [son ancien terrain de chasse] et rentrera quand il le voudra bien vers 22h. Il n'y a guère que vendredi que nous allons nous croiser. Samedi, je ne sais pas s'il viendra avec ma mère, mon frère et moi dans l'ancienne maison de mon grand-père pour récupérer les affaires de ma mère. Quant à dimanche, je sais déjà que ce sera une journée pourrie ... comme toutes les autres.

Le cumul de sorties de route est un révélateur, une sorte de lumière jetée sur les écarts devenant difficiles à rapprocher par la seule volonté d'un seul alors que cela devrait être commun. Ah oui mais pour cela, il faut se donner la peine [et quand on attend déjà que les assiettes sales posées sur le plan de travail de la cuisine aillent toutes seules jusqu'au lave-vaisselle, tu envisages la marche à franchir ... et je te parle pas des poubelles].

Du coup, oui je suis distant parce que j'en ai un peu marre de constater que les veines promesses du mois de juillet n'auront pas tenues six mois, un peu comme d'autres qui ne tiennent pas dix jours mais c'est normal, je suis un mec qui réfléchit avec autre chose que mon cerveau il parait [et ce n'est pas normal voire même pire].

Tto, las

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