04 juillet 2020

POP UP #495

L'avantage de l'été, c'est qu'on peut parler de pop-culture autrement. Première édition du POP UP de l'été avec un voyage les fabuleuses images du cinéma, un focus sur une série et on va faire monter la température avec un tour dans la Bibliothèque rose. Tel est le programme pendant neuf semaines. POP UP prend ses quartiers d'été avant de revenir dans une formule enrichie à la rentrée avec de nouveaux habits et de nouveaux angles.

2020 - POP UP BURGER FICTION

Toutes les semaines, place à la culture "Burger Fiction" même si, en l'occurrence, cela s'apparente plus à du pop-corn puisqu'il est question de cinéma. Cinéma rétrospectif même avec, dans un montage efficace, la possibilité d'explorer une thématique au travers de tout un tas d'extraits de films. Si tu penses qu'on va se taper les meilleurs films de Cary Grant ou les meilleures comédies musicales de tous les temps, passe ton chemin : l'angle est un peu amusant tout de même.

Cette semaine, Steven Spielberg. Ok ok, ça sent l'Oscar d'honneur mais pas vraiment en fait. De ses premiers films aux plus récents, voici en 13 minutes et 50 secondes le parcours du maître d'Hollywood du début à la fin, ce qui montre, pour ceux qui devaient encore s'en convaincre, que le style a bien évolué pour devenir redoutablement efficace.

2020 - POP UP SMS

La nostalgie, c'est bien mais les séries du moment c'est pas dégueu. SMS est de retour et on zoome sur une série à regarder cet été, puisque malgré le confinement, tu as le temps !

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Cette semaine, "Little fires everywhere". 
Durant l'été 1997, Mia Warren, une mère célibataire et bohème, s’installe avec sa fille Pearl à Shaker Heights, dans la banlieue riche de Cleveland, dans l'Ohio. Leur chemin croise très vite celui des Richardson, une famille bourgeoise exemplaire du coin. Deux mères de famille et deux visions de la vie s'opposent et s'entrelacent. Leurs relations vont peu à peu se tendre jusqu'à mettre en péril leurs vies. 

Oui mais alors, que faut-il en penser sans te spoiler ? Si la filiation avec "Desperate Housewives" et "Big little lies" est évidente, la façon d'envisager les sujets traités [principalement le conflit racial américain] est un peu différente : plus dense que dans la série des femmes à domicile désespérées, mais aussi plus carricaturale que dans "Big little lies" où Reewse Witherspoon avait davantage de lattitude.

Il n'empêche, le huis-clos symbolique qui se traduit par une luttle centimètre par centimètre entre Washington et Witherspoon mérite que l'on s'attarde sur les huit épisodes de cette mini-série proposée par hulu aux Etats-Unis et diffusée par Amazon Prime Vidéo en France. Si les deux héroines principales s'opposent sur tout, y compris leur jeu [presque sage pour la blonde, hyper maniéré pour la brune], déflorer l'intrigue au fur et à mesure demeure assez efficace parce qu'on y retrouve des codes propres aux séries résidentielles américaines [celles qui sont centrées sur des lieux ou des quartiers]. Toutefois, le soufflet retombe vite quand le pot-aux-roses devient évident. Il en résulte une impression mitigée où l'on aurait préféré un peu plus d'indiscipline comme dans "Big little lies" où Reese Witherspoon est finalement plus anguleuse et un peu moins de grosses ficelles sur les thématiques abordées, que l'on aille du conflit mère/fille, l'acceptation de la différence et évidemment le conflit racial omni-présent. Avec quelques facilités scénaristiques, cela n'en fait pas la série de l'année mais cela offre tout de même huit épisodes de bonne facture, qu'on aurait par exemple souhaité voire infuser ailleurs à l'occasion de shows réputés innovants et qui l'étaient beaucoup moins ["Why women kill" en tête].

2020 - POP UP LA BIBLIOTHEQUE ROSEDernière étape du POP UP : plongeon dans les livres et les livres coquins. Toutes les semaines, direction luxure litteraire dans al bibliothèque rose.

Françoise Rey est auteure de récits classés comme érotiques voire pornographiques. "Des camions de tendresse" est l'un des ouvrages par lesquels elle s'est faite connaôitre et reconnaître, publié en 1991.

Lorsqu'au milieu d'une nuit, Vick, jeune auto-stoppeuse, embarque à bord du camion de Marc et Tristan, loin de découvrir deux rustauds machos, dragueurs impénitents des madones de l'asphalte, elle se retrouve encadrée par un couple d'homosexuels. "Ils étaient beaux. Plus que beaux. Super rayonnants, presque irréels à force de splendeur. Ils aimaient la bière, le vin, l'alcool, les fumées à mirage, la route et la sueur, la fatigue vaincue, les horizons lointains, l'eau, la terre, le feu, les épices et la vie, et par-dessus tout, la musique et la danse. Ils étaient grands. Plus que grands. Géants, archi-musclés, hyper virils. Et pédés ..." Les quelques kilomètres du départ dureront deux années, le temps d'une vie à trois chargée de désirs et de combinaisons amoureuses hors du commun ...

Extrait :
Le prometteur, c’était, d’une certaine façon, plus drôle. À peine nu, il triomphait, mains aux hanches, regard narcissique plongeant sur l’objet qui s’élançait à sa rencontre. « Hein ? Pas mal ? Non ? Eh bien là, encore, c’est rien. Ça, c’est banal, rien, rien de rien. Tu vas voir quand je suis excité… ». Moi je protestais : Si, si, très bien, ça me convenait parfaitement. « Non ! » Il se montrait catégorique. « Rien je te dis ! Pfeu ! » Il faisait « pfeu », dédaigneux. « Là, je suis crevé. Le boulot, la vie que je mène : à cent à l’heure du matin au soir. Alors je bande plus vraiment. Laisse-moi du temps. Tu vas voir ! Quand je suis en forme ! » Je lui laissais du temps, beaucoup de temps, et je ne voyais jamais rien… Au contraire, il se couchait, me caressait un peu, débandait. « Ah ! Ça y est ! Ça me tombe dessus ! La fatigue ! On vit comme des cons ! Attends ! Attends demain ! Tu vas voir. Le double, je te dis ! » Là je n’avais plus de mal à le croire, il pouvait même multiplier l’ampleur de son truc par quatre ou cinq, on restait dans les normes. En deux mots, et au pluriel. Il partait, l’œil malicieux : « Demain ! Attends un peu ! »

J’ai attendu jusqu’à rencontrer son contraire, le complexé. Même genre d’objet, mêmes dimensions, seule l’approche change, radicalement. Le complexé, ça donne : « Tu la sens ! Tu la sens bien ? Je suis trop petit. Je m’en rends compte, va ! Et puis tu sais, dépêche-toi, je vais pas tenir cent ans. Je suis pas un ténor, moi. Jamais. Je l’ai jamais été. Encore heureux que je suis arrivé à te prendre. Des fois, je pars même avant. T’es pas tombée sur une affaire, tu sais. Enfin, heureusement, y a la tendresse, parce que moi, je suis pas doué. Tiens ! Tu vois ! Qu’est-ce que je te disais ! Et encore avec toi, j’arrive à tenir un peu plus longtemps… Y en a, dès que je les vois… » Bon, ça, j’hésitais toujours à décider si c’était un compliment ou non. Finalement, j’ai préféré rester sur le doute, et j’ai connu l’exigeant, le plus terrible, à mon avis. Ni geignard, ni exhibitionniste, ni ratatiné, une bonne camelote dans la braguette, bien fiable, qui ne pose pas de problème… Le problème, c’était moi…

Cela ne te dira rien de l'histoire de ce trio, de cette relation à trois puisque l'extrait ci-dessus se situe au tout début du livre, avant qu'elle ne les rencontre et que son destin n'en soit changé. Certes, quelques-uns regrettent la facilité du prétexte de la mort de son chat Platon pour monter dans un camion, avec deux gays centrés sur eux-mêmes, pertubrant ainsi cet équilibre jusqu'à ... tu liras la fin de l'histoire.

POP UP revient samedi prochain.

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