Tu viens peut-être de finir ton petit déjeuner ou de sortir d'un barbecue bien arrosé ... dis toi bien que ce que tu viens de manger [osons le mot, tu t'es goinfré(e)] n'est rien, mais vraiment rien par rapport au supplice enduré par Brad. Oui oui, Brad le seul et l'unique ... On ne s'en rend pas bien compte mais depuis le début de sa cinématographie, Brad Pitt mange ... et, si cela ne se voit pas vraiment, on peut dire qu'il mange beaucoup.
La preuve ? C'est le Buger Fiction de la semaine !
C'est la semaine prochaine que NETFLIX proposera la nouvelle saison de "The Umbrella Academy". Raison de plus pour revenir un peu sur la saison 1 que tu vas probablement regarder pour suivre la seconde, ou que tu vas re-regarder pour bien te rappeler de tout ce qu'il s'y est passé [en même temps, ça va vite].
En octobre 1989, au même moment 43 femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant doté de capacités extraordinaires, le problème étant qu’aucune d'entre elles n'étaient tombée enceinte. Sir Reginald Hargreeves, inventeur milliardaire, en adopta sept d'entre eux et fonda l'Umbrella Academy dans le but de "protéger le monde". Les enfants grandirent et accumulèrent les exploits au sein de l'Umbrella Academy. Mais le groupe finit par être dissout. 17 ans plus tard, cinq de ces membres se retrouvent pour l'enterrement de leur père adoptif, ils apprennent alors que l'apocalypse aura lieu dans huit jours. Voilà donc le point de départ de la série qui se situe à mi-chemin entre les X-Men et "Kingsman".
Et peut-être là tout l'intérêt de la série : n'être pas un catalogue de héros aux failles insurmontables mais tellement forts, et ne pas être une anti-série de super-héros non plus. Cet entre-deux peut agacer, ravir, conquérir ou faire détester ... Adaptée du comic scénarisé par Gerard Way NETFLIX a misé gros pour avoir sa série de super-héros et ne plus dépendre du méchant Mickey qui lui a repris tous les droits des productions Marvel [étant précisé toutefois que les productions Marvel/NETFLIX n'avaient pas forcément convaincu]. Si le point de départ sent le renfermé tant il a été travaillé dans tous les sens par d'autres, la banalité navrante n'est toutefois pas au rendez-vous. La série est à la fois dramatique, drôle, voire ridicule, divertissante et intéressante, un peu comme quelque chose qui ressemble à un bowl asiatique dans lequel on met tout un tas de saveurs. L'avantage, c'est l'équilibre même si certains goûts écrasent parfois les autres ... Élément incontournable de la série, l'accompagnement musical figure presqu'un personnage à part entière : du rock au classique en passant par des morceaux plus pop, la bande originale est pleine de relief et donne d’ailleurs assez aisément un ton et une atmosphère afin d’apporter un véritable soutien au scénario [qui en a parfois bien besoin].
Indispensables parce que vecteurs de messages primaires pour les super-héros, les costumes de la série sont eux-aussi une réussite. Modernes, sobres mais suffisamment parlants, chaque élément des costumes donne une indication sur les personnages et aide ainsi à cerner ces derniers.
Il y a aussi la photo ... l'identité visuelle n’est pas unique en son genre [loin s'en faut] mais reste travaillée et adaptée. Sombre voire ténébreuse quand il s'agit de déambuler dans le manoir, il y a une réelle volonté d’offrir à la série une esthétique propre, soignée et raccord avec ce qui se passe au fil des épisodes.
Avec sept personnages principaux, la série parvient également à maintenir sept histoires parallèles qui se rejoignent régulièrement pour mieux s'entrelacer.
Toutefois, si l'univers est séduisant, au bout d'un moment, on tourne un peu en rond et la finesse n'est pas toujours au rendez-vous pour amener tel ou tel coup de théâtre. Oh bien sur, c'est moins grossier qu'avec les productions Marvel [surtout depuis qu'elles sont dopées à la sauce Disney], mais cela donne une impression de facilité au sujet de laquelle on aurait préféré un peu de transgression ou d'audace pour sortir d'un schéma parfois convenu.
Si nombre de livres ont fini brûlés dans l'Enfer des bibliothèques religieuses, il y a fort à parier que "Le fils de Loth" les aurait devancés. Parmi les auteurs de littérature érotique homosexuelle, François-Paul Alibert s'était fait remarquer des spécialistes en publiant, sous la houlette d'André Gide, "Le Supplice d'une queue". On en parla beaucoup mais c'était, en quelque sorte, l'arbre qui cachait la forêt. De cet auteur clandestin et masqué, "Le Fils de Loth", demeuré à l'état de manuscrit depuis sa rédaction dans les années 1930, est le livre sulfureux par excellence et ferait presque passer Sade pour un zouave. En effet, dans l'histoire littéraire pourtant déjà jalonnée de livres interdits, on comprend assez vite que celui-ci soit resté caché : si le roman s'ouvre de façon lyrique sur les ébats amoureux de deux beaux adolescents, André et Roland, il glisse rapidement vers la confession d'un jeune homme, André, initié à l'amour par son père, "un splendide colosse". Rien de moins ! Le style est classique mais tranche vite et sans ambiguïté avec un récit fortement imagé, d'une sodomie l'autre. On rappellera que dans la Bible, il est dit que Loth, à défaut de sa femme [qui fut métamorphosée en statue de sel pour s'être retournée contrairement à la défense divine] et à défaut d'autres créatures féminines, aurait abusé de ses propres filles. C'est précisément cette légende que reprend et détourne François-Paul Alibert, jusqu'à lui donner le titre de cet ouvrage sulfureux.
C'est d'autant plus sulfureux qu'ici, le père n'abuse pas mais initie son fils aux jeux de l'amour. Le trouble est garanti même s'il fut souligné par Genet, Guibert ou Dustan. Les blasés de littérature pornographique en seront eux-mêmes retournés : on ne sort pas indemne de ce livre dont on se souvient longtemps après ...
L’aube qui succédait à l’une des plus belles nuits de cette belle fin d’été glissait à peine à la persienne entrouverte, et Roland, le coude sur l’oreiller, recommençait à rassasier ses yeux de André à ses côtés étendu et profondément encore enseveli dans les limbes qui flottent au devant du demi-réveil. André s’était, tout à coup, laissé aller au sommeil avec l’adorable désordre qui prolonge dans les corps endormis des adolescents les mouvements les plus secrets de l’amour.
Sa chevelure n’était qu’une fauve masse d’or onduleuse, brunissante par places, qui dérangée à la brise marine, retombait de tous côtés. De temps à autre, l’adolescent la prenait à pleines mains pour la rejeter en arrière ; ses deux bras haut levés découvraient alors aux aisselles un or plus pâle, couleur de ces régimes de maïs nouvellement cueillis où il fait bon de mordre à leur tendre pulpe par le haut floconneuse comme la molle toison d’un jeune sexe.
POP UP revient samedi prochain
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