Il n'est de secret pour personne que j'aime faire les choses pas comme tout le monde. Au delà d'une obsession, j'y vois une certaine forme d'art, et d'art de vivre en l'occurrence.
Aussi, cette semaine, alors que je faisais passer des entretiens individuels d'évaluation à une partie de mon équipe, ma collaboratrice la plus proche a pu goûter les plaisirs de l'entretien RH classique mais pas tout à fait comme les autres.
Au delà de la question traditionnelle "Bon alors, comment s'est passée cette année 2020 ?", nous avons rapidement dérivé et j'ai, comme de coutume, pris la main gentiment mais sûrement [c'est l'une des limites de ma méthode, prendre considérablement la direction de l'entretien, en bon manager autocrate et dictateur].
Tandis que j'étais lancé dans un propos fleuve permettant de faire passer des objectifs nouveaux, un repositionnement de poste avec davantage d'autonomie et moins de tâches à exécution stérile [le tout étant vendu comme une élévation dans le poste et tutti quanti], ne voila-t-il pas que nous avons parlé d'autre chose : de moi.
Ma collaboratrice, peut-être mise en confiance par le fait que je ne la joue pas de façon statutaire, ayant entendu que je me félicitais que nous ayons réussi à bâtir des liens de confiance me permettant de lui déléguer plein de nouvelles choses [et au passage de lui faire signer un avenant relatif à la confidentialité des données qu'elle voit passer tous les jours ... un non-sens que cela ne soit pas déjà le cas tout de même !!!], me demanda une chose : "Et vous, vous lavez si mal vécue cette année 2020 ? Je peux vous demander une chose ? J'ai l'impression que vous avez un peu plus de cheveux blancs. Oh moi, j'en ai plein mais j'ai 55 ans alors que ...".
Beaucoup auraient trouvé cela incongru, malhabile ou que sais-je encore ... Moi non, j'y ai vu le signe qu'elle a compris le mode de relation que je veux mettre en place dans mes relations de travail : quelque chose de rigoureux, marqué par l'ascendant que je dois avoir mais avec une parole assez libre pour autant que cela soit constructif et solidifie notre relation de travail. Les experts en management sont déjà en PLS mais moi, j'ai toujours géré ainsi et c'est souvent ainsi que toutes mes collaboratrices et collaborateurs m'ont expliqué être dans la nostalgie de travailler avec moi. Oh bien sur, ils ne vont pas mdire le contraire, mais ils pourraient ne plus me répondre ni faire des pieds et des mains pour me parler si vraiment ils avaient subi ces années de collaboration.
Le fait est donc que j'ai davantage de cheveux blancs oui. Je lui ai répondu, en lui montrant, que ceux-ci n'étaient plus cantonnés sur les tempes mais commençaient à essaimer davantage, ce qui donne finalement l'impression d'une neige éparse puisqu'il n'y a plus seulement le menton qui témoigne du fait que je vieillis.
Est-ce lié à l'âpreté de l'année 2020 achevée qui a failli faire de même de moi ? Probablement sans que cela ne soit assurément le cas. Oui, je vieillis et c'est ainsi mais figure-toi qu'alors que j'aurais tué pour avoir les cheveux bruns, c'est peut-être aujourd'hui que je vois l'avantage de la couleur de mes cheveux : le balayage plus clair donne une couleur dont tous les coiffeurs m'expliquent que des gens payent plusieurs centaines d'euros pour l'avoir environ une semaine tant elle est difficile à retrouver artificiellement.
La classe hein ?
En attendant, ma collaboratrice va écoper d'une évaluation "Très bonne année" ce qui devrait lui permettre d'avoir une prime à quatre chiffres ...
Tto, manager of the year mais blanchi
Via une vie de tto https://ift.tt/2ReeQEb
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