31 août 2021

Souviens-toi, tu as pris ton pied !

Naguère, je lançais des concours et je m'amusais à trouver des idées saisonnières. Bon bah voilà, ça c'était avant mais comme cela marchait bien, cela m'amusait. Depuis, les gens préfèrent se filmer en train de beugler comme des chats qu'on étripe un soir de pleine lune tandis qu'ils sont aux prises avec des gros machins qui les empêche de déclamer du Verlaine parce qu'ils ont la bouche pleine. C'est navrant ...

Or donc, avant, il y avait des concours et en 2015, j'avais eu l'idée saugrenue de lancer un concours : "Cet été, prends ton pied". Tu reconnaîtras aisément la richesse du style, l'aplomb de la rime, la rigueur du nombre de ... pieds. Bref, c'était un peu le nombre d'or du jeu photo de blog ... un truc que les jeunes daujourd'hui ne peuvent plus connaître. D'ailleurs, cela me fait penser que je n'ai pas vu fleurir les radioblogueurs de l'été non plus cette année, j'te le dis : tout fout le camp. Tout ? Non, pas les archives et notamment pas ce billet du 14 août 2015 où je faisais appel à la population pour trouver un nombre conséquent de panards.

Force fut de constater que les pieds furent nombreux et par paires en plus [oui, la facétie aurait pû permettre d'en proposer deux différents mais je n'accable personne]. Le 24 septembre 2015, les résultats furent proclamés ...

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Ce n'est pas le tout de lancer un concours, appeler à la diffusion la plus large qui soit pour receuillir des clichés de partout au tour du globe et puis ensuite ouvrir au suffrage populaire [mais moi, je ne vais pas sur les marchés pour me rassurer sur mes opinions comme Jean-Christophe] le choix du grand vainqueur, encore faut-il un jour promulguer les résultats !!!

Cet été, tu avais pour mission de prendre ton pied et ce sont 24 clichés qui ont constitué la sélection officielle. Il y avait des photos plus ou moins cadrées, plus ou moins suggestives et je t'ai déjà raconté qu'il m'avait fallu écarter quelques propositions un peu trop audacieuses au regard d'une audience familiale marquée par mon souci de m'adresser aux petits comme aux grands [quand les petits comprendront le double niveau de lecture de mes propos, ils auront du poil au menton et ailleurs et cela ne posera plus de problème]. Oui, j'aime bien cette sélection qui a vu participer plein de gens qui n'ont pas l'habitude de participer aux concours photo lancés ici. Ce renouvellement m'a fait du bien, m'a permis de discuter avec quelques uns et j'ai aujourd'hui les résultats entre les mains.

Regardons encore la sélection ...

 Pied 01 Pied 02 Pied 03 Pied 04 Pied 05 Pied 06 Pied 07 Pied 08 Pied 09 Pied 10 Pied 11 Pied 12 Pied 13 Pied 14 Pied 15 Pied 16 Pied 17 Pied 18 Pied 19 Pied 20 Pied 21 Pied 22 Pied 23 Pied 24

Bon alors ... avant de te livrer le secret des votes qui furent fort nombreux cette fois encore [trois fois plus que pour le dernier concours lancé], je te rappelle que le gagnant va remporter le filet garni ! Et donc avant toute chose, je me fais un devoir de t'expliquer ce qu'il y a dans le filet garni. Attends un peu ... j'ouvre le filet et donc :
- le cadeau mystère de Lisbonne
- un grimoire pour se faire du bien dans la bouche
- un joli accessoire de l'été qui aide quand il fait chaud
- le fameux "Penis pokey" que je te prépare depuis longtemps ...
Oui ... les cadeaux mystère de la Jordanie et de Malte ont été conservés par la grande gagnante des pronostics !!

Mais le cadeau mystère de Lisbonne alors ... celui dont Poussin n'a pas souhaité conserver le bénéfice, c'était quoi alors ? Une boite de sardine toute rose !!! Ainsi donc, tu connais à présent le contenu du filet garni. Mais pour lequel des 24 participants sera-t-il ce filet ?

L'espace d'un instant, j'ai eu peur qu'un afflux de votes massif fasse en sorte que je sois le dindon de la farce puisque si tout le monde avait voté pour le numéro 24, je me serai récupéré les cadeaux en question. Heureusement, tel n'a pas été le cas ! Voici donc les cinq premiers ...

Avec 9% des votes exprimés, c'est la photo n°2 qui prend la cinquième place.
Avec 10,7% des votes exprimés, ce sont les pieds parisiens du 20 qui atteignent la quatrième place.
Avec 13% des votes exprimés, les pieds parisiens [et peu bronzés] de la photo n°1 investissent la troisième place.
15,3% des suffrages se sont portés sur la photo 13 qui nous emmenait sur des empreintes et donc vers la deuxième place.
Et donc ... qui est le premier ?

Pied 06

C'est la photo n°6 qui nous emmenait à Jersey qui a remporté le plus de suffrages avec 20,3% des votes.
Tu l'auras noté, il s'agit de pieds de fille et c'est là aussi une première de constater que ce n'est pas un garçon qui rafle la mise !

J'ignore comment ou pourquoi, si son réseau a très bien oeuvré ou si un robot Volkswagen s'est occupé du travail, mais qu'importe : j'ai mon vainqueur et comme il se doit, il y aura remise du filet garni dans très peu de temps !

Tto, qui avait aussi pris son pied en 2015

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30 août 2021

Sexpic freaks

Voilà bien longtemps que je ne me suis pas amusé à démonter des sexpics. Autant certaines sont très bien faites et atteignent leur objectif, autant d'autres procurent une impression de malaise qui ne tient au physique de celui/celle qui se met en scène. Non non, parfois, on a le combo parfait : la photo qui se voulait excitante et qui ne l'est pas du tout parce que tout va mal dans la photo : le modèle, le décor, l'angle, les détails ... bref, y a rien qui colle ... ou alors si, y a trop de choses qui collent manifestement. En 2017, je t'avais proposé un petit jeu : retrouver les problèmes de quelques sexpics. 

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SEXPIC FREAKS 01 MARKUPDans ce billet du 5 septembre 2017, et tandis que je faisais le rigolo dans les îles Eoliennes, je t'invitais à comprendre qu'écarter les jambes ne suffit pas : c'est quand même pas compliqué de soigner un peu les détails d'autant que je suis de ceux qui, malgré de fiers attributs, ne pourront pas s'empêcher d'aller regarder un peu à gauche et à droite. Et là, c'était le drame.

01 - Le bulge outrageusement gonflé et on voit tellement que c'est surgonflé que même pas on y croit et limite, on a peur tellement ça va bander mou tout ça.
02 - Nan mais c'est quoi ce motif de slip ??? Même pas on utilise ça sur des ballons de basket aujourd'hui ! Ce bleu effrayant avec ce orange qui n'inspire que de la répulsion, franchement, voilà bien un paquet qui fait fuir.
03 - On dirait une bouteille de Dove ... du savon liquide ou que sais-je encore ... mais qu'est ce que ça fait là ?? C'est un peu n'importe quoi ...
04 - C'EST QUOI CE SOL ??? On dirait un truc imitation caillou, c'est tellement laid et définitivement pas possible que ça ne vaut même pas le coup que je m'y attarde davantage.
05 - Donc en gros, chez lui, c'est la Foir'fouille des vêtements déjà portés en fait. Le mec ne fait jamais la lessive et se couche sur ses vêtements ...
06 - Devant lui, il y a donc une poubelle ... une poubelle de salle de bain on dirait, on en déduit donc qu'il est dans une salle de bain dont le sol est hideux et qui est jonchée de vêtements avec lesquels on peut régler sa télé.
07 - Un tabouret ... mais depuis quand on fait une sexpic sur un tabouret ?
08 - Mais c'est quoi ce meuble avec tout plein de bordel derrière ? On dirait qu'il y a plein de choses qui dégueulent ...
09 - En matière de dégueulis, le truc en peau de bête est tout simplement insupportable. Imagine cette tunique avec le slip bleu et orange, t'as juste envie de dire "Non non, je ne suis pas daltonien donc ça ne va pas être possible".
10 - Petit bracelet de ... de quoi ? Une montre Swatch ? Nan mais le bracelet en plastique blanc limite transparent qui sent bon la transpiration quand on le retire, c'est IN-TER-DIT Raoul !

Figure-toi que, depuis tant d'années, je m'amuse encore et toujours à collectionner certains clichés du genre et à me faire plaisir en me disant qu'un jour, quand prescription sera acquise, je ressortirai tout ça. Mon petit plaisir, c'est que j'ai, depuis le temps, des clichés de certaines personnes qui ont oublié qu'un jour, elles avaient cédé à la tentation des hormones. Non non, je ne parle pas seulement d'Emmanuel Moire. Bref, on pourra peut-être un jour en faire une belle série.

Tto, conservateur

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29 août 2021

Les incollables de l'été

Les incollables

Ce n'est pas le tout de vouloir te tester en te mettant des tas de trucs dans le nez, UNE VIE DE TTO t'offre des tests tout l'été avec le rare privilège que ce soit gratuit. Et surtout, normalement tu vas en ressortir avec un score pas forcément lamentable mais surtout avec la chance d'avoir appris quelque chose. C'est ça qui est quand même assez formidable ... bon évidemment, si tu pouvais avoir un score digne de ce nom, ce serait presque mieux.

Voici la première manche des incollables de l'été basée sur l'actualité des derniers mois ... attention, pas l'actualité C-News ou BFM-TV, la vraie celle qui propose à ceux qui le veulent bien des curiosités bien à elle. Combien de points réussiras-tu à obtenir dans cette première manche ...

Alors combien ?
Attends, la deuxième manche arrive dans quelques jours et on va voir si tu améliores la situation ... en attendant, tu peux réviser aussi.

Tto, qui te teste et t'apprend des choses : elle n'est pas belle la vie ?

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28 août 2021

Les bras cassés de l'informatique

SMS

Si tu as eu la malchance de passer à côté, il est grand temps de te rattraper et de profiter de la jubilation des séries anglaises avec les facéties désopilantes d'un univers geek complètement décalé. Oui, il est grand temps que tu intègres le département de maintenance informatique de Reynholm Industries. Oh ne crois pas que c'est un traquenard, c'est même clairement un voyage enrichissant en terre inconnue et tu vas comprendre pourquoi, quand tu appelles le service informatique, ceux-ci te demandent toujours si tu as bien éteint et rallumé le poste ... Bienvenue dans "The IT crowd" [littéralement "les gars de l'informatique"].

Alors oui, ça sent la série sitcom de nerds à plein nez mais c'est vraiment marrant ... [sauf si tu bosses dans un service informatique parce que le portrait n'est pas bien flatteur mais pas forcément si éloigné de la réalité que cela].

The-IT-Crowd-Un-episode-de-conclusion-pour-la-serie

Les employés du service informatique d'une grande entreprise travaillent au sous-sol du siège de Reynholm Industries, entreprise dont on ne connaît pas l'activité. Leur bureau est sombre et désordonné, et contraste avec l'aspect moderne et luxueux du reste de l'entreprise. Moss et Roy, les deux agents du service informatique, sont des caricatures et bien que la boite ait besoin d'eux pour assurer la maintenance des ordinateurs, les autres employés les méprisent et les esquivent carrément. Il faut dire qu'ils passent leur temps à éviter de répondre au téléphone en espérant que celui-ci cesse de sonner. Pire, ils utilisent un répondeur pour poser automatiquement des questions aux employés faisant appel à eux : Avez-vous essayé de redémarrer votre ordinateur ?, Êtes-vous certain qu'il est bien branché ?, etc. Au milieu de tout cela, Jen est affectée au poste de responsable de ce service alors qu'elle est totalement incompétente en matière d'informatique mais son CV affirme pourtant le contraire. Reynholm, le PDG, encore plus ignorant qu'elle, l'embauche afin d'améliorer la communication entre le service informatique et le reste des employés. Malheureusement, le résultat est catastrophique ...

Au cours de quatre saisons, tu suivras donc les aventures de Jen Barber [qui cherche à exister dans une grande boite dans laquelle on n'a toujours pas compris à quoi elle pouvait être utile, et qui utilise souvent le mensonge pour se sortir de situations délicates ou tout simplement pour se mettre en valeur], Roy Trenneman [ingénieur informaticien fainéant qui s'organise au mieux pour avoir le moins de travail possible et éviter de se soumettre au rôle que lui imposent ses fonctions ; il est une carricature parfaite qui aime les ordinateurs, les jeux vidéo, les comics, la malbouffe, les tee-shirts à références geek, mais aussi les filles avec lesquelles il n'a aucun succès] et Maurice Moss [trentenaire socialement inadapté vivant chez sa mère, ayant une apparence caricaturale de nerd, avec une chemise à manches courtes rentrée dans un pantalon trop court et des lunettes à grosses montures mais il est doué en sciences et en technologie même s'il est incapable d’éteindre une petite flamme ou d'écraser une araignée].

A l'instar de "The big bang theory", la série regorge de références geek, notamment au niveau des costumes et du décor du sous-sol. Souvent les conversations techniques entre les personnages contiennent des private jokes s'adressant à des spectateurs geeks eux-mêmes. On croise des ordinateurs collector comme des Atari 8-bit, des Sinclair Research ZX81, des Oric Atmos, des Amstrad CPC 464, ou encore des Commodore 64 qui contribuent au décor ainsi que des références de programmeurs. Les tee-shirts de Roy sont tout un programme en la matière avec moultes références geek ou allusions à des jeux vidéo. Le générique du début se termine par un plantage d'Anaconda, le processus d'installation de Fedora Core 4. Par ailleurs, les plus avertis noteront le poster de l'Electronic Frontier Foundation dans le bureau, une association défendant la liberté d'expression sur Internet. Enfin, dans le dernier épisode de la saison 2, Jen est remplacée par un répondeur téléphonique sur lequel il est inscrit "Jen2", référence explicite à Gentoo, une distribution Linux.

La série est multidiffusée et présente dans le catalogue Netflix actuellement.

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27 août 2021

Les liens du vendredi

Follow Friday

Ce n'est pas parce que POP UP est en vacances que le vendredi va être vide ! Du coup, le Follow Friday prend ses aises pendant deux semaines en te proposant des petites adresses de comptes toujours bien agréables à arpenter pour le délice des yeux et même celui des sens, y compris celui de l'humour. En avant pour la sélection de la semaine qui devrait t'aider à affronter la rentrée ...

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Comment ne pas succomber aux photos qui viennent de l'espace ? Et quel meilleur photographe en ce moment que Thomas Pesquet qui loge dans la station spatiale internationale ? Du coup, son compte permet de suivre hélas les incendies en Grèce [voir la photo ci-contre] mai aussi des aurores boréales et quelques clichés qui méritent d'être vus d'un œil différent. Son premier voyage avait permis de voir plein de choses, le second est du même acabit. Le compte de Thomas Pesquet est ici [et en plus, il a un chouette prénom]/

Le cancer de l'époque, ce sont les réseaux sociaux mais à l'intérieur des réseaux sociaux, il y a aussi les avis de consommateurs. Et là, c'est quand même un grand moment de n'importe quoi. On y trouve de tout et surtout n'importe quoi ... l'avantage c'est qu'un compte répertorie les perles en la matière et autant le dire, c'est un puits sans fond. Le compte Pire des avis est donc fait pour toi pour sonder l'insondable et te dire que vraiment, les avis ça ne sert à rien sauf à pourrir la vie des autres.

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Enfin, il est conseillé de se diriger dans l'antre du Diablotin pour que les yeux se nourrissent d'un corps si joli qui est soigneusement photographié pour aguicher, allécher et même contenter.

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Disposant d'un compte payant où tu peux t'abonner, le jeune homme n'est pas avare de clichés .... qui savent jouer avec les ombres, les filtres et la plastique irréprochable du modèle. Pas de doute, pour passer une bonne journée, un cliché du Diablotin est un starter intéressant et on ne peut qu'inviter à le suivre sur son compte Twitter où, parfois, les interactions sont possibles et agréables.

Tto, qui te donne des bons conseils

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26 août 2021

Les incollables de l'été : spécial 60 secondes

Les incollables

Ce n'est pas le tout de vouloir te tester en te mettant des tas de trucs dans le nez, UNE VIE DE TTO t'offre des tests tout l'été avec le rare privilège que ce soit gratuit. Et surtout, normalement tu vas en ressortir avec un score pas forcément lamentable mais surtout avec la chance d'avoir appris quelque chose. C'est ça qui est quand même assez formidable ... bon évidemment, si tu pouvais avoir un score digne de ce nom, ce serait presque mieux.

Aujourd'hui, tes connaissances seront d'une aide précieuse évidemment mais pas seulement : il va falloir réfléchir et réfléchir en utilisant quelque chose que tu utilises tous les jours depuis pas si longtemps que cela quand on prend en considération l'humanité dans son ensemble : internet ! Que se passe-t-il en soixante secondes d'internet ? Curieuse question mais fondamentale pour bien avoir le vertige et se dire que le monde avance peut-petre beaucoup plus vite que tu ne l'imagines. C'est ce que l'on va voir avec le test du jour ... que tu n'es pas dans l'obligation absolue de boucler en soixante secondes. Prends ton temps ... mais pas tant que cela quand même !

Alors ... tu as été bon ?
Tu peux le refaire pour impressionner et même que maintenant tu peux le faire en moins de 60 secondes ...
Pour ton information, il a été mesuré que tu passes en moyenne plus de trois minutes sur UNE VIE DE TTO par visite ... c'est dingue non ? Oui ok, ça ne sert à rien mais c'est dingue.

Tto, qui te teste et t'apprend des choses

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25 août 2021

La Seine était de sang (5/5)

LA SEINE ETAIT DE SANG

Au moment où l'on égorge encore les huguenots que l'on voit passer et à qui l'on s'était promis de régler leur compte, rares sont ceux qui se souviennent qu'une semaine auparavant on mariait Marguerite de Valois avec Henri de Navarre devant Notre-Dame de Paris dans un semblant de concorde nationale bie oubliée désormais puisqu'on égorge ceux qui assistaient à la même cérémonie. En une semaine, les eaux de la Seine n'ont d'ailleurs plus tout à fait la même couleur et le courant n'a pas réussi à encore évacuer les dépouilles de ceux qui y ont été précipités après subi les pires outrages.

Le calme finit par revenir relativement dans les rues de Paris et l'on en vient à espérer qu'il pleuve rapidement pour que l'hémoglobine s'évacue aussi tant les effusions de sang ont transformé la ville. Il faut dire que ce sont des milliers de morts que l'on dénombre et même le roi a paniqué en voyant que le calme ne revenait pas, comme s'il avait enfin compris que l'option retenue avait de sérieux inconvénients. Mais il est désormais trop tard ... le plus inquiétant c'est que le mal se propage et que Catherine de Médicis voit resurgir le spectre de la guerre civile qu'elle pensait avoir réussi à calmer, a fortiori avec ce satané mariage qui n'est désormais plus qu'un mauvais rêve un peu naïf. Comment en est-on arrivé là ? L'Histoire le dira ou pas, mais en attendant, les remontées des provinces sont alarmantes.

Le massacre des protestants à Carcassonne et à Limoux en 1562 - Musique et patrimoine de CarcassonneAverties par des témoins ou des courriers de commerçants, encouragées par différents agitateurs comme Jean de Chambes, comte de Montsoreau dans le val de Loire, les villes de province basculent tour à tour dans leurs propres massacres. Le 25 août 1572, la tuerie atteint Orléans où elle fera un millier de morts, et Meaux. Puis la Charité-sur-Loire, deux jours plus tard c'est à Saumur puis Angers que les protestants sont massacrés. Le 31 août, c'est Lyon qui s'embrase. Le 11 septembre, Bourges se déchaîne et le 3 octobre, Bordeaux règle son compte aux huguenots. Le 4 octobre, Troyes, Rouen, et Toulouse rejoignent la cohorte funeste des villes ensanglantées, le lendemain c'est Albi, Gaillac, Romans, Valence et Orange. Une chose est certaine : la vague confine au raz-de-marée à l'insatr de celle qui ravagea Paris. Il faut dire que les appels à la modération du roi sont diversement relayés : parfois les autorités locales encouragent les massacres comme à Meaux où c’est le procureur du roi qui en donne le signal, ou encore à Bordeaux comme Toulouse quand des notables voient dans la circonstance l'occasion d'un grand défouloir appaisant les friustrations passées. Toutefois, Catherine de Médicis se rassure en lisant que, souvent, les autorités tentent de protéger les huguenots en les mettant en prison comme au Mans ou à Tours même s'il s'agit d'une protection relative quand les prisons sont forcées et les protestants massacrés comme à Lyon, Rouen ou Albi. Il faut dire que le roi n'a pas fait preuve de calrté en faisant partir des messagers avec l'ordre verbal de tuer les protestants, avant d'interdire ces exécutions quatre jours plus tard.

Au total, jusqu'à 30.000 protestants seront massacrés du seul fait qu'ils n'étaient pas catholiques, une épuration en d'autres termes.
Où et quand a eu lieu le massacre de la Saint-Barthélemy ? - Reforme.netSauf que non, deux jours après que le bain de sang ait commencé à Paris et pare qu'il sentait que l'émoi était important comme si quelques chose était devenu irréversible, Charles IX décide de tenir un lit de justice - une séance solennelle du Parlement - au cours duquel il endosse l'entière responsabilité de l'exécution des chefs de guerre protestants. Il déclare alors qu'il a voulu "prévenir l'exécution d'une malheureuse et détestable conspiration faite par ledit amiral [Coligny], chef et auteur d'icelle et sesdits adhérents et complices en la personne dudit seigneur roi et contre son État, la reine sa mère, MM. ses frères, le roi de Navarre, princes et seigneurs étant près d'eux." Cela ne l'empêchera d'être poursuivi par les fantômes de cette décision jusqu'à son trépas qu'il n'allait pas tarder : Charles IX va s'éteindre 91 semaines plus tard, rongé par une santé chétive et achevé par une pleurésie à Vincennes un mois avant son vingt-quatrième anniversaire. La légende raconte qu'au moment de quitter la vie, Charles IX se serait déclaré poursuivi par les spectres revanchards de ceux qui avaient péri le 24 août 1572 ... une légende comme celle qui expliqua après la mort du roi qu'il aurait autorisé le massacre des huguenots en hurlant contre sa mère qui le suppliait de décider quelque chose "Eh bien soit ! Qu’on les tue ! Mais qu’on les tue tous ! Qu’il n’en reste plus un pour me le reprocher !" alors que sa maîtresse Marie Touchet était protestante ...

La tâche demeure indélébile sur le règne de l'avant-dernier Valois et les robes noires de Catherine de Médicis qui n'aurait pourtant pas d'autres responsabilités que d'avoir hésité et surtout mis au monde le véritable instigateur de l'assassinat de Coligny : l'arme ayant servi à l'attentat contre le protestant appartenait à un homme de la garde rapprochée du frère du roi Henri d'Anjou, ce dernier ayant des intérêts communs avec le duc de Guise. D'ailleurs le 23 août au soir, Henri d'Anjou assiste au conseil royal étroit et en qualité de Lieutenant général du royaume dispose de tous les pouvoirs pour agir au nom du roi, de conserve avec l'ambiteux duc Henri de Guise qui aura la main bien lourde. L'Histoire est d'une curieuse ironie ... Henri d'Anjou, devenu roi sous le nom d'Henri III, fera assassiner Henri de Guise à Blois le 23 décembre 1588.

Fin

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24 août 2021

La Seine était de sang (4/5)

LA SEINE ETAIT DE SANG

Lorsque le soleil lèche de ses rayons les murs de Paris en ce 24 août 1572, l'ambiance déjà particulière des derniers jours a considérablement empiré et la nuit a confiné à l'enfer. Celles et ceux qui voulaient dormir paisiblement n'y sont évidemment pas parvenu, le premier acte d'une tuerie de masse autorisée par le roi a eu lieu et a décimé tous les chefs protestants se trouvant dans la capitale. On comprend leur incrédulité qui est pourtant rapidement pulvérisée à mesure qu'ils constatent les stigmates de telles exactions dans les rues, sur les murs, du fait de traces de sang, de membres traînant ici et là qui convoquent des mouches par une chaleur déjà notable alors qu'il n'est pas neuf heures du matin. Oui, Paris s'st ensanglantée parce qu'il fallait trouver une issue au roi, coincé dans une synthèse impossible pour servir le dessein de Catherine de M2dicis qui croyait pouvoir sceller la réconciliation de deux camps qui ont chacun juré la perte de l'autre depuis près d'une dizaine d'années au motif qu'ils ne pratiquent pas la même religion bien qu'ils soient tout de même chacun chrétiens.

Une journée particulière : 20 évènements décisifs qui ont marqué l'histoireAlors que l'exécution des dignitaires huguenots était devenue inévitable, le duc de Guise à qui l'on a remis les pouvoirs d'y procéder n'y est pas allé de main morte. Si la nuit devait permettre de prendre par surprise les chefs rivaux, le zèle conduit en massacre généralisé de tous les protestants, sans considération d'âge, de sexe ou de rang social dès la nuit. Dès lors, difficile de dormir dans une telle ambiance de carnage qui permet aux parisiens les plus exaltés de se laisser emporter par la peur et la violence quand il ne s'agit pas du pure sauvagerie. Les troubles sont forcément le fait des protestants qui, terrorisés, essayent de survivre et, par réaction, les catholiques se mettent à les poursuivre, pensant agir pour la défense de leur ville. D'ailleurs, c'est parce que beaucoup ont cru que la ville était en danger, les portes ayant été fermées, que le tocsin a sonné à la cloche de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, proche du Louvre, tocsin rapidement repris par d'autres clochers de la ville. Oui vraiment, comment était-il possible de dormir cette nuit là ? Parce que c'est d'une épuration qu'il est question.

Partout, les catholiques décident de supprimer toute personne relevant de la réforme, comme un affront à sa propre religion. Partout, la violence est extrême et le pouvoir royal laisse faire parce que la situation est hors de contrôle. Nous sommes à une époque où il n'y a pas d'armée permanente, seul le prévôt des marchands est en mesure de lever un régiment de milice dans chacune des douze paroisses de Paris soit une compagnie par quartier. Le roi ? Il utilise surtout des mercenaires qu'il paye.
Mais qu'importe, les croisés sont persuadées d'être dans le droit chemin : une aubépine a fleuri en ce matin du 24 août 1572 dans le cimetière des Innocents, c'est donc un signe divin qui renforce la conviction du peuple. Cette épuration est bien validée par les puissances du ciel.

Massacre de la Saint-Barthélemy — WikipédiaL'ivresse de violence n'a plus de limite : la dépouille mortelle de Coligny est livrée à la populace, la tête portée au roi, puis embaumée et envoyée au Pape qui jubile et fait même frapper médaille commémorative pour l'occasion. A Paris, le cadavre de Coligny est traîné pendant trois jours dans les rues de Paris, et même retiré d'entre les mains des enfants pour être finalement pendu à Montfaucon derrière l'actuel l'hôpital Saint-Louis.

Le délire est tel qu'on raconte même dans les rues que Charles IX lui-même se donne le plaisir de jouir de ce spectacle apocalyptique parce qu'il a fini par croire à une conspiration protestante imminente de laquelle il a réussi à échapper. Il faut dire que le souvenir familial de la conjuration d'Amboise ayant touché son grand frère auquel il a succédé est tenace ... 
N'empêche, le massacre va durer ... et au delà de ce que le roi trouve supportable. En effet, une fois l'amusement du début lié certainement au soulagement d'avoir échappé à une nouvelle conjuration, Charles IX trouve que cela devient un peu pénible surtout lorsqu'il envisage la couleur de l'eau de la Seine depuis ses fenêtres ... enfermés dans la ville quadrillée par la milice bourgeoise, les protestants ont tellement peu de chance d'en réchapper qu'ils se font laminer. Leurs maisons sont pillées et leurs cadavres dénudés sont jetés dans la Seine pour les plus chanceux, émasculés et vandalisés pour d'autres. Les quelques esprits raisonnés qui osent appeler à un réveil des consciences prennent le risque de se faire assassiner. Mais qu'on ne s'y trompe pas : le déchainement de violence est un tel raz-de-marée que certains étrangers, comme les italiens, sont également éliminés sans autre forme de procès.

Face à une telle sauvagerie hystérique qui élimine tout sur son passage, le roi ordonne en vain l’arrêt du massacre plus tard dans la journée mais c'est déjà trop tard. Essayant de faire preuve d'une autorité qu'on ne lui connaissait pas, il exige que soient prises différentes mesures pour rétablir l'ordre et tente en vain de protéger certains en envoyant notamment le duc de Guise et le duc de Nevers protéger les protestants bénéficiant d’un statut ou d’un rang particulier. Ainsi, les protestants qui avaient trouvé refuge dans l’hôtel de l’ambassadeur d’Angleterre Francis Walsingham sont sauvés du siège qui menaçait de prospérer dans l'après-midi. D’autres sont réfugiés à l’hôtel de Guise et à l'hôtel de Nemours, où la grand-tante protestante du roi, Renée de France, s'est réfugiée avec une partie de sa maison. Les familiers de la famille royale comme les Crussol, Antoine et Louise, sont protégés et les princes et les princesses de sang trouvent un abri sûr derrière les murs du Louvre. Le chaos est total e le roi, croyant d'abord avoir sauvé sa tête, se demande si le moyen n'est pas pire que la menace ... les trompes royales ne parvenant pas à faire cesser les exactions.

En attendant, ce sont près de 3.000 personnes qui sont mortes depuis que le conseil du roi étroit a décidé de frapper, c'est 10% de la population des protestants vivant à Paris. Oui mais voilà, ramener le calme dans Paris ne suffira pas parce que le problème n'est pas seulement parisien. En basculant dans une telle justice d'exception, Charles IX a ouvert les vannes et donné le signal, le tocsin ayant été finalement entendu au delà des fortifications parisiennes. Clairement, il n'y aura pas que la Seine qui va rougir.

A suivre

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23 août 2021

La Seine était de sang (3/5)

LA SEINE ETAIT DE SANG

Au matin du 23 août 1572, Paris se réveille étrangement.
La nouvelle de la tentative d'assassinat sur Coligny est dans toutes les bouches et la nouvelle se répond comme une traînée de poudre tant chez les protestants que chez les catholiques. L'incrédulité le dispute à l'effervescence ... voilà donc à quoi a servi le beau mariage d'il y a cinq jours ? Ce mouvement de balancier perpétuel depuis dix ans a achevé de fatiguer les plus raisonnables et, finalement, plus rien ne permet de garantir que les choses iront mieux. Les belles promesses de la reine noire confinent à l'aveuglement voire la duperie. Il fait déjà chaud en cette matinée et il y a fort à parier que les sermons des prédicateurs de tous bords ne soient enflammés à la messe.

Au Louvre, Catherine de Médicis a la tête des mauvais jours. On ne dirait pas comme cela, mais ce sont plus de deux ans de négociations qui pourraient partir en fumée si l'agitation devait repartir. Le gouverneur de Paris n'est plus là, les Guise jouent les supplétifs zélés avec des idées ahurissantes et jusqu'au-boutistes tandis que les huguenots demandent des gages délirants d'heure en heure pour que le roi puisse convaincre qu'il n'y est pour rien. On aurait voulu torpiller le projet de réconciliation que le mariage d'il y a cinq jours était censé servir que l'on ne s'y serait pas pris autrement.

Rue de Béthisy, l'Amiral Coligny n'est pas gaillard mais les blessures de la veille au soir ne sont pas mortelles. Surtout, Coligny s'agace des suppliques de ses proches de quitter Paris. Comment envisager cela puisque le roi y verrait un signe de défiance à son endroit, ruinant les efforts de ces derniers temps pour revenir en grâce. En outre, cela mettrait en danger Henri de Navarre qui loge au Louvre aux côtés de ceux qui ont peut-être conçu l'attaque qu'il a subie. Le marié de cinq jours est captif et l'atmosphère n'est guère rassurante. Surtout, cet attentat raté est peut-être une bonne occasion de faire tomber les masques de ses ennemis, les Guise. Jaloux de l'influence croissante de Coligny, ceux-ci passent leur temps à ourdir des pièges et des machinations destinées à le perdre sans y parvenir. Qu'ils veuillent se venger du trépas de François de Guise neuf ans plus tôt dont ils le rendent responsable est une chose mais malgré plusieurs procès, rien n'a été démontré et le roi lui-même a exigé que le silence soit fait sur cette affaire. Coligny est donc en position de force désormais, les Guise auront désobéi. Pas question donc de partir ...

Dans la journée, Coligny reçoit une visite de courtoisie. Le roi Charles IX vient prendre des nouvelles ... oh, il n'a que quelques pas depuis le Louvre mais le symbole est remarquable et remarqué. Qu'on ne s'y trompe pas, rien n'est gratuit et cette visite a seulement vocation à éteindre le brasier protestant qui hurle à la vengeance. Ceux-ci s'élèvent contre cet attentat visant leur chef le plus respecté, et la capitale est à deux doigts de basculer à nouveau dans la guerre civile entre les partisans des Guise et les huguenots. En se déplaçant, le roi rassure Coligny et les protestants, il se déplace avec sa cour pour signifier l'importance du personnage visité et il promet justice.

Charles IX chez Coligny, COMTE - Portail officiel des Musées de ReimsSi le résultat poursuivi est atteint du côté des huguenots, l'effet est dévastateur chez les catholiques qui n'y comprennent plus rien. De fait et avec une démonstration inouïe, ils assistent à une reculade du roi face aux protestants. Rien de moins ... le pouvoir semble vaciller voire tourner casaque. Devant un tel camouflet, les Guise font mine de quitter la capitale. Puisque le roi a choisi son camp, ils ne sauraient honorer le roi de leur présence davantage, en ce compris les efforts importants consacrés à sa protection et au maintien de la royauté. Pour éteindre l'incendie protestant, voilà donc que le jeune Charles IX âgé de 22 ans et sa mère drapée de noir ont réussi la performance de braquer leurs soutiens fidèles et d'allumer un feu encore plus virulent. Catherine de Médicis et Charles IX sont dépités, désemparés, saisis et même effrayés : ils réalisent tout à coup que si les Guise quittent Paris, ils se retrouveront seuls avec les protestants. Catherine n'a pas oublié la surprise de Meaux de 1567, lorsque Coligny avait essayé de les kidnapper ce qui laissa des traces.

Loin de résoudre les équations qui semblaient déjà insolubles, Catherine de Médicis et son fils en rajoutent et la situation devient rapidement inextricable au grand désespoir des conseillers politiques du duo qui plient devant la complexité du sac de nœuds qu'un simple mariage, cinq jours auparavant, devait avoir dénoué.
Au souper de la reine, une délégation de protestants demande audience bruyamment afin de lui réclamer justice. Tout le monde sait que c'est chez elle que tout se gère, que tout se décide et que les équilibres se font. Charles IX est dépassé, seule Catherine de Médicis pilote encore. Réaffirmant les promesses royales, la reine gagne du temps, attendant également confirmation de la désertion des Guise ... celle-ci tardant à se confirmer ce qui donne encore quelques raisons d'espérer.

Débarrassée des huguenots excités dont une bonne partie, cruelle ironie, avait été invitée par ses soins pour assister aux festivités du mariage, la reine se replie. Quelques heures plus tard, alors que la chaleur est étouffante dans les rues de la capitale où les incidents se multiplient du fait des provocations, la décision est prise : un conseil étroit du roi doit se réunir san tarder et en urgence. Dans un Palais du Louvre dont les pierres chauffées toute la journée restituent une chaleur inconfortable alors que le soleil est couché, le roi tient donc cette réunion inhabituelle avec ses conseillers pour décider de la conduite à suivre. Flanqué de sa mère, Charles IX écoute son frère le duc d'Anjou, le garde des Sceaux René de Birague, le maréchal de Tavannes, le baron de Retz, et le duc de Nevers. Cette réunion réunit le sommet des compétences de  l'appareil d'état. Cette réunion expose les solutions qui s'offrent au pauvre Charles IX, embourbé dans les luttes intestines ... Au crépuscule du 23 août 1572, il est décidé de procéder à une "justice extraordinaire" et d'éliminer les chefs protestants. Bien qu'il n'existe aucune trace de la décision en question, c'est donc à ce moment là que s'est décidée l'élimination pure et simple de ceux que Catherine de Médicis avait essayé de réconcilier avec les catholiques, à grand renfort de symboles le dernier étant le mariage de sa fille avec Henri de Navarre cinq jours plus tôt. La solution est radicale, relève de l'exceptionnel mais s'impose parce que le roi et la reine mère ne voient pas d'avenir à remettre leur destin dans les mains des protestants qui n'auront alors de cesse que d'aller faire la guerre à l'Espagne par les Pays-Bas. Au surplus, cela fera repartir le conflit national de plus belle en partitionnant le royaume et en privant le roi des richesses de la Bourgogne. Oui, puisqu'il faut choisir, autant arbitrer vers le camp qui offre le plus de garanties, même si cela consiste à mettre hors d'état de nuire tous les capitaines de guerre protestants qu'on avait invité pour célébrer l'union des deux camps au moyen d'un mariage aussi métaphorique que chimérique. Malgré tout, il es décidé d'épargner les jeunes princes du sang, à savoir le roi de Navarre et le prince de Condé.

Au soir du 23 août 1572, le roi a donc décidé. Les chefs protestants vont mourir dans quelques minutes. Ce qu'il reste des autorités municipales de Paris est convoqué. Les portes de la ville sont fermées de toute urgence, les bourgeois sont armés afin de prévenir toute tentative de soulèvement. Le commandement des opérations militaires est confié au duc de Guise et à son oncle le duc d'Aumale, avec l'appui du duc de Nevers, le duc de Montpensier et le bâtard d'Angoulême tous connus pour leur intransigeance au sein du cercle royal.

La Saint-Barthélemy (24 août 1572) | Histoire et analyse d'images et oeuvresBien qu'on ne puisse prouver avec des sources concordantes le déroulement exact des opérations, une équipe conduite par le duc de Guise est chargée de régler le problème rue de Béthizy, au logis de l'Amiral de Coligny : tiré de son lit, Gaspard de Coligny est achevé et défenestré. Dans le même temps, les nobles protestants qui sont logés au Louvre sont évacués du palais puis massacrés dans les rues avoisinantes. Leurs corps sont ensuite rassemblés devant le Palais sont dénudés, puis traînés dans les rues et enfin jetés dans la Seine. Méthodiquement, les troupes du duc de Guise s'attaquent ensuite aux chefs protestants logés dans le faubourg Saint-Germain qui, l'époque, se trouvait encore en dehors de la ville ... ce qui a donné le temps, parce que les portes de la ville étaient fermées et que les clefs de celle-ci ont opportunément disparu, aux protestants d'organiser une riposte et de s'enfuir.

A cette heure, nous sommes déjà le 24 août 1572, le sang a commencé à couler dans les rues en ce jeudi. On fête d'habitude les Barthélémy mais Paris est prise de convulsions. Les couteaux tuent, les corps sont éventrés, la cocotte minute doit libérer toute la pression qu'elle emmagasine depuis trop longtemps. Le roi a pris ses responsabilités, on dira même qu'on a pris son ordre d'un grommèlement qui rappelle celui de sa sœur lorsqu'il fallut déduire qu'elle acceptait de se marier six jours plus tôt. Le sang des chefs protestants coule comme autant de ruisseaux qui, se rejoignant, constituent des rivières écarlates que la moitié de la lune éclaire malgré tout pour faire ressortir cette couleur grenat si singulière. Oui parce qu'en plus, avec la chaleur des jours, les nuits ne sont pas fraiches et les corps s'accumulant, l'odeur devient vite difficile. C'est pour cela qu'il est décidé rapidement de jeter les dépouilles dans le fleuve ... cette Seine qui a assuré le prospérité de Paris sera donc le catafalque de ces hommes dont la religion était devenue insupportable, cette Seine dont la couleur rose puis s'empourpre à mesure que les dépouilles s'accumulent. Il faut se hâter, d'éliminer le plus de chefs possibles et de faire disparaitre les preuves de ces crimes parce que lorsque le soleil se lèvera, il faudra s'occuper de tous les autres.

A suivre

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22 août 2021

La Seine était de sang (2/5)

LA SEINE ETAIT DE SANG

Tout ira mieux disait-elle dans son français approximatif et teinté de cet accent florentin qui ne la quitterait jamais. Maintenant que Margot et cet Henri, plus occupé à se saouler avec les siens que d'arpenter les coursives du Louvre, étaient mariés, la France ne pouvait plus se livrer aux jeux destructeurs de la guerre civile qui la rongeait depuis près de dix années.

Loin d'être simple, ce mariage était néanmoins une pierre dans le jardin de ceux qui luttaient contre les desseins de la reine Catherine de Médicis. Son fils, le roi Charles IX, suivait docilement les plans de la régente qui n'avouait pas son rôle quotidien. Qu'elle choisisse de battre le pavé des routes de France pour donner à la population l'image d'un régime qui tient un royaume qui se déchirent quasi quotidiennement, il s'exécute et s'éloigne de Paris pendant de longs mois sinon des années ... la veuve d'Henri II a un sens politique certain. Oui mais voilà, cela ne suffit pas et Paris est menacée par les protestants avec Coligny à leur tête ... de sorte que le roi est contraint d'en sortir avec la paix de Saint Germain en Laye signée en 1570, une sorte de traité de coexistence pacifique. Pour éviter une guerre d'usure qui condamnerait tout le monde, Catherine a choisi de reprendre l'initiative et donc provoqué ce mariage pour que cessent les rivalités et que le royaume soit à nouveau uni. Oui mais voilà, entre le papier et la réalité, la marge est énorme.

L'effervescence des noces se dissipant peu à peu, Paris retourne à sa tâche même si le mécontentement perdure. Il faut dire que tant de huguenots dans les rues de la si catholique capitale, il y a de quoi électriser n'importe qui pour n'importe quoi. Au surplus, la météo est lourde, ce qui ne fait qu'en rajouter à l'ambiance suffoquente d'un affrontement pas encore palpable entre les deux factions prêtes à en découdre, puisque le mariage n'a rien arrangé. 

L'arrivée de Gaspard de Coligny au conseil du roi n'a pas arrangé les choses non plus. 
En 1562, lorsque la guerre éclata entre le parti protestant et le parti catholique, Coligny s'engagea aux côtés du prince de Condé. Éprouvant des difficultés à entretenir une armée, il négocia une aide financière avec la reine d'Angleterre, Elizabeth Ière, et fut amené à lui céder le port du Havre par le Traité d'Hampton Court. Cet acte de haute trahison consistant en la livraison d'une place d'importance aux ennemis héréditaires de la France restera une tâche dans les faits d'arme de l'ambitieux Coligny dont la famille avait servi François Ier. A Dreux, il participa à la bataille qui marqua la défaite de l'armée protestante face à l'armée royale. En 1563, on l'accusa d'avoir commandité l'assassinat du duc de Guise par Poltrot de Méré, étant rappelé que l'assassinat du duc sous les murs d'Orléans permit d'ouvrir quelques années de paix. La paix permit à Coligny, avec l'autorisation de Charles IX, d'établir en 1562 avec le capitaine huguenot Jean Ribault une colonie en Floride avec 150 de ses coreligionnaires. Las, la Floride française sera réduite à néant en 1565 forçant la France à abandonner cette position. 
Puisque les affrontements reprirent en 1567, Coligny quitta la cour avec Condé pour se réfugier en Bourgogne, puis à La Rochelle ... jusqu'à fomenter la "surprise de Meaux" qui avait pour but de se saisir du roi Charles IX et de la reine-mère. Plus tard, il accumula les défaites à Jarnac en 1569 où Condé fut assassiné, à Poitiers, à Moncontour où il fut défait par le duc d'Anjou, futur Henri III. S'étant enfui vers le sud avec ses troupes, il rejoignit l'armée des "vicomtes" en Languedoc. Il put alors reprendre l'initiative, leva des troupes, pilla les villages catholiques, prit Saint-Étienne, remporta la victoire d'Arnay-le-Duc et remonta en 1570 jusqu'à La Charité-sur-Loire, menaçant ainsi Paris. Avec la Paix de Saint Germain en Laye, le conseil du roi lui ouvrit ses portes en 1571 et Coligny chercha alors à rentrer dans les bonnes grâces du roi, qui l'avait pourtant condamné à mort et fait confisquer ses biens. La haine des catholiques de la cour ne cessa guère et son influence sur le roi resta limitée : Œuvrant pour la cause protestante, il prit fait et cause pour les Pays-Bas, soumis à la répression des espagnols catholiques, et milita pour une intervention française contre les Habsbourg. Catherine de Médicis y vit une tentative de renforcement du protestantisme et s’y opposa fortement. 

Fichier:Assassinat de l'amiral de Coligny.jpg — WikipédiaReprenant une vie plus apaisée, il se remarie en 1571 avec Jacqueline de Montbel d’Entremont, veuve du comte du Bouchage. Oui mais, pour passer outre l'opposition du conseil du roi au sujet des Pays-Bas, Coligny recrute de troupes pour combattre, le geste étant considéré comme un geste de désobéissance frontale, ne laissant plus d'autre choix que de régler le problème. Le 22 août 1572 au sortir d’une partie de jeu de paume où il est entraîné par le roi, Coligny est blessé par un coup de feu tiré par Maurevert à la sortie du Louvre. Ramené chez lui, rue de Béthisy - aujourd’hui rue de Rivoli - ses amis le pressent de quitter Paris pour sa survie, il oppose alors sa confiance dans la parole du roi, le souci de ne pas l’offenser et son refus de risquer de provoquer une nouvelle vague d'affrontements.

L'Amiral s’en tire avec l'index de la main droite arraché et le bras gauche labouré par une balle qui y reste fichée. Très rapidement, la nouvelle fait le tour des cercles protestants de la capitale et les soupçons s’orientent vers des proches des Guise avec la complicité de la reine-mère, Catherine de Médicis. Les fantasmes vont bon train même si, aujourd'hui encore, on ignore qui était derrière cet attentat.

Les Guise sont les suspects les plus probables : véritables meneurs du parti catholique, ils disposent d'un mobile quasi évident et qui consiste à se venger la mort du duc François de Guise, assassiné neuf ans auparavant, sur l'ordre de Coligny croient-ils. De plus, le coup de feu sur Coligny est tiré depuis une maison appartenant à un de leurs familiers.

Ferdinand Alvare de Tolède, duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas au nom du roi d'Espagne Philippe II n'est pas le dernier qui aurait eu intérêt à supprimer Coligny. Parce que l'Amiral projetait d'intervenir militairement aux Pays-Bas pour libérer du joug espagnol les protestants, c'était l'occasion de casser l'alliance contractée avec la maison de Nassau. D'ailleurs, au mois de juin 1572, Coligny avait envoyé clandestinement des troupes au secours des protestants de Mons, assiégés par le duc d'Albe. Le mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois aurait permis à Coligny de déclencher la guerre contre l'Espagne afin de renforcer l'union entre catholiques et protestants français. Pour les espagnols, Coligny est l'ennemi numéro 1. Oui mais la correspondance de l'ambassadeur espagnol en France, du duc d'Albe ou de Philippe II ne permet pas de prouver l'implication de la couronne espagnole dans l'attentat contre le chef huguenot. Au contraire, l'ambassadeur estime dans ses dépêches que la présence de l'amiral aux côtés de Charles IX constitue plutôt un frein à la guerre ouverte aux Pays-Bas.

Dernière suspecte, Catherine de Médicis aurait pris peur de l'influence trop importante de Coligny sur le roi. Charles IX en aurait même fait son favori en l'appelant familièrement "mon père". Jalouse et terrifiée par la perspective d'une guerre contre les Pays-Bas, elle aurait commandité l'attentat ... sauf que cela ne colle pas avec les efforts déployés quelques heures plus tôt pour la paix intérieure et la tranquillité de l'État au moyen d'un mariage que tout le monde vomissait. 

Ou alors, c'est un acte isolé de la mouvance guisarde ...

Quoi qu'il en soit, ce 22 août 1572, il n'en faut pas plus pour que Paris s'enflamme à nouveau. Le chef de file des protestants est blessé même si ce n'est pas mortellement, le symbole est terrible. Voilà donc l'étincelle dont on ignore encore à cette heure qu'elle va tout enflammer ... dans quelques heures, la folie meurtrière va tout dévaster et tandis que résonnent les pendules du Palais du Louvre où les conseillers s'affairent pour étudier la meilleure façon de réagir, le calme des rues n'est que d'apparence. La torpeur de cette fin de mois d'août 1572 n'est que le prélude d'une tempête dévastatrice. Si certains espèrent encore que cela ne ruinera pas les apparences et sourires courtois du mariage d'il y a seulement quatre jours, d'autres ont déjà compris que le métronome des pendules du Palais n'est qu'un compte-à-rebours lugubre dont chaque tic-tac rassure encore parce qu'il signifie que l'apocalypse n'a pas encore débuté. 

En ce mardi 22 août 1572, la Seine coule paisiblement ... comme un havre de fraicheur dans cette ambiance infernale où la chaleur le dispute à la lourdeur.

A suivre

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21 août 2021

La Seine était de sang (1/5)

LA SEINE ETAIT DE SANG

Tout est lourd dans les rues de la capitale en cet été ... oui, tout et même davantage. Rien ne permet plus d'alléger le fardeau d'un épuisement des âmes, tout n'est que conflit et l'on sent bien que tout peut déraper à n'importe quel moment, y compris et surtout à cause d'un rien. Pourtant, de riens il n'est pas question dans la torpeur de cet été étouffant : les symboles s'accumulent, les impasses se multiplient et même les plus raisonnables en viennent à sortir de leurs gonds tant l'atmosphère est irrespirable.

Dans un tel contexte, le pouvoir se donne du mal pour dissiper l'insupportable et l'attention, de façon à ce que toute étincelle passe inaperçue et ne parvienne pas à embraser ce qui ne demande qu'à l'être. Ainsi, pour raccommoder celles et ceux qui ne supportent plus, il a été décidé de convoquer les grands moyens : quoi de mieux qu'un mariage. Au delà du symbole et de la tactique, c'est en définitive ce qui parachève le projet, la cerise sur le gâteau roboratif de la paix de Saint-Germain-en-Laye qui devait mettre fin à trois années de terribles guerres civiles entre catholiques et protestants. Oh certes, comme tous les bons arrangements auxquels on ne croit pas en les signant, la paix est des plus précaires puisque même les catholiques ne l'acceptent pas voyant là une légitimation des protestants qu'ils préféreraient voir brûler ou oxir de leurs lames aiguisées. Oui mais voilà, réunir à nouveau, c'est faire des concessions et donc abandonner des symboles. Le retour des protestants à la cour de France choque ceux qui l'avait aidée mais la reine Catherine de Médicis et son roi de fils Charles IX sont décidés à ne pas laisser la guerre reprendre tant elle a décimé le royaume en fauchant des générations mais aussi en dilapidant les richesses. Qu'importe s'il faut tolérer la présence de huguenots dont les mains ne sont pas encore sèches du sang qu'ils ont fait couler si c'est pour retrouver le calme que rien ne permettait plus d'entrevoir il y a quelques mois encore. Gaspard de Coligny, le chef des protestants, revient donc dans le conseil royal et l'ambiance est délétère.

En fine tacticienne rompue à l'exercice du pouvoir depuis maintenant treize années de chaos, Catherine de Médicis sait aussi que cela ne suffira pas. Pour parachever la paix entre les deux factions religieuses qui se déchirent et menacent l'intégrité même du royaume de France, Catherine de Médicis décide de sortir sa carte maîtresse qu'elle a si souvent maniée : le mariage. Quoi de mieux qu'une union pour rapprocher les irréconciliables et, sous l'oeil de Dieu, forcer à arrondir des angles trop saillants. Dans son jeu, la reine vêtue de noir dispose d'une carte : sa fille Marguerite de Valois. Turbulente et suscitant les ragots, la princesse évoluant dans un univers très masculin s'est fait une place en jouant de ses charmes ... un peu trop d'ailleurs. Quoi de mieux, dès lors, que de calmer Marguerite en la mariant avec ce prince protestant aux effluves faisandées, Henri de Navarre. Si elle avait su que quelques mois après sa mort son gendre deviendrait le futur Henri IV, Catherine de Médicis aurait demandé à son conseiller Nostradamus s'il n'exagérait pas un peu.
Après quelques temps dédiés à la négociation, le mariage princier initialement prévu pour le mois de mai fut repoussé au 18 août 1572, à cause du décès de Jeanne d'Albret, mère d'Henri de Navarre. Certains y voyaient déjà le signal funeste que cette union ne résolverait rien. En effet, sitôt annoncée, elle ne fut acceptée ni par les intransigeants catholiques ni par les protestants qiu comprirent rapidement le dessein de la reine noire qu'ils accusaient de tous les maux. Le pape en rajouta un peu en exigeant la conversion du fiancé, faute de quoi il refuserait d'envoyer la dispense de consanguinité. Au delà du fait religieux, le Pape fut rejoint par le roi d'Espagne, Philippe II et les deux condamnèrent vigoureusement le projet politique de Catherine de Médicis. Oui mais voilà, il ne pouvait plus en être autrement ...

1572, retour sur un mariage pathétique sous les voûtes de Notre-Dame de ParisLe mariage fut célébré le 18 août 1572, à l'occasion de festivités grandioses auxquelles sont conviés tous les grands du royaume, y compris les protestants, dans un esprit de concorde et de réconciliation. Sur le carton d'invitation, tout ne pouvait que bien se passer ... un très grand nombre de gentilshommes protestants venus escorter leur prince sont conviés, la débauche de moyens est à la hauteur des ambitions du projet royal et tout le faste est déployé. Oui mais voilà, Paris est une cocotte minute qui ne se laisse pas berner de la sorte et la pression ne redescend pas, bien au contraire. Ville farouchement anti-huguenote, la capitale est habitée par une population catholique à l'extrême qui n'accepte pas la présence des hérétiques et les prédicateurs, capucins et dominicains hurlent au sacrilège s'agissant du mariage d'une fille de France avec un protestant, fût-il prince de sang. Comme si cela ne suffisait pas, les récoltes ont été mauvaises, les prix s'envolent alors que le luxe se déploie sans complexe à l'occasion des noces royales. Au surplus, Catherine de Médicis n'est pas parvenue à obtenir l'accord du pape Grégoire XIII pour célébrer l'union qui n'est finalement pas que celle d'un homme et d'une femme mais plus évidemment la réunion du peuple de France. Compte tenu de l'opposition définitive du Saint Père, les prélats français hésitent sur l'attitude à adopter et traînent des pieds pour se joindre aux festivités. Charles Ier de Bourbon, archevêque de Rouen, finira par céder aux pressions de la reine afin d'unir Henri et Marguerite. Comme si cela ne suffisait pas encore, les rivalités entre les grandes familles resurgissent de plus belle, les Guise s'opposant frontalement aux Montmorency. Dans cette ambiance de poudrière, François, duc de Montmorency et gouverneur de Paris, ne parvint pas à contrôler les troubles urbains parisiens de sorte qu'il préféra quitter la ville quelques jours après le mariage.

Le mariage a finalement lieu à Notre-Dame de Paris. Le Parlement de Paris, farouchement catholique, boude les cérémonies officielles parce qu'ils réprouvent le mariage mais plus sûrement parce qu'ils en veulent au roi d'avoir édicté un impôt frappant les procureurs deux jours plus tôt. La bénédiction nuptiale n'est pas donnée à l'intérieur de la cathédrale, comme à l'accoutumée, mais sous le porche. Pourquoi une telle curiosité ? Le marié, du fait de sa religion, n'avait pas le droit d'entrer à Notre-Dame ni d'assister à la messe qui suivit la bénédiction. Mais qu'importe ... l'essentiel est là : les époux sont mariés même si Marguerite eût du mal à exprimer son consentement que l'on devinera d'une éructation. Catherine de Médicis est quasiment soulagée, le plus dur est fait et plus rien ne sera donc comme avant.

Réjouissez-vous bonnes dames et messieurs, voyez comme les temps nouveaux seront plus cléments. Observez bien ceux que vous haïssiez hier encore, ils sont désormais unis à vous, le peuple de France est à nouveau uni et indivisible. Regardez bien ce coin de ciel bleu qui donne aux eaux de la Seine bordant la Cathédrale une couleur plus ravissante qu'à l'accoutumée. Oui, ce mariage conserve un goût saumâtre et définitivement gênant mais cela finira par passer. Profitez de liesse et de la joie certes factice. Oui profitez ... profitez en bien parce que cette union est le premier saut dans un précipice calamiteux, sinistre et mortel qui teintera, six jours plus tard, les eaux du fleuve d'une couleur inhabituelle.

A suivre 

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19 août 2021

Ice(quizz)land

ICELAND 2021Tu es débarassé(e) ... on est loin et on est bien [enfin, je le suppose au moment où j'écris ces quelques lignes].

Rassure-toi et pour conserver tout ce qu'il est possible de conserver en de pareilles circonstances alors que tu t'apprêtes à rentrer [si ce n'est pas déjà fait], je te propose comme cela sera souvent le cas pendant ces trois semaines de jouer un peu avec tes connaissances.

Rien à gagner désolé, sinon le plaisir d'apprendre des choses plus ou moins utiles quand tu iras raconter autre chose que les dernières idioties du Professeur Raoult ou celles de Fancis Lalanne [barde décédérébré qui n'a toujours pas compris que rater sa carrière à ce point justifierait d'un peu d'humilité et donc de silence ... un peu comme Jean-Luc Lahaye en fait, les comportements sexuels sur mineures en moins]. Bref ... puisque ce sont encore peut-être les vacances et qu'en vacances on fait des jeux pour occuper son esprit et l'habituer à continuer sa gymnastique, voici le quizz Islande pour savoir si tu sais ce qu'il faut savoir sur l'Islande [oui je sais, le style est admirable].

Tto, qui te fait jouer pendant qu'il s'amuse

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