Naguère, je lançais des concours et je m'amusais à trouver des idées saisonnières. Bon bah voilà, ça c'était avant mais comme cela marchait bien, cela m'amusait. Depuis, les gens préfèrent se filmer en train de beugler comme des chats qu'on étripe un soir de pleine lune tandis qu'ils sont aux prises avec des gros machins qui les empêche de déclamer du Verlaine parce qu'ils ont la bouche pleine. C'est navrant ...
Or donc, avant, il y avait des concours et en 2015, j'avais eu l'idée saugrenue de lancer un concours : "Cet été, prends ton pied". Tu reconnaîtras aisément la richesse du style, l'aplomb de la rime, la rigueur du nombre de ... pieds. Bref, c'était un peu le nombre d'or du jeu photo de blog ... un truc que les jeunes daujourd'hui ne peuvent plus connaître. D'ailleurs, cela me fait penser que je n'ai pas vu fleurir les radioblogueurs de l'été non plus cette année, j'te le dis : tout fout le camp. Tout ? Non, pas les archives et notamment pas ce billet du 14 août 2015 où je faisais appel à la population pour trouver un nombre conséquent de panards.
Force fut de constater que les pieds furent nombreux et par paires en plus [oui, la facétie aurait pû permettre d'en proposer deux différents mais je n'accable personne]. Le 24 septembre 2015, les résultats furent proclamés ...

Ce n'est pas le tout de lancer un concours, appeler à la diffusion la plus large qui soit pour receuillir des clichés de partout au tour du globe et puis ensuite ouvrir au suffrage populaire [mais moi, je ne vais pas sur les marchés pour me rassurer sur mes opinions comme Jean-Christophe] le choix du grand vainqueur, encore faut-il un jour promulguer les résultats !!!
Cet été, tu avais pour mission de prendre ton pied et ce sont 24 clichés qui ont constitué la sélection officielle. Il y avait des photos plus ou moins cadrées, plus ou moins suggestives et je t'ai déjà raconté qu'il m'avait fallu écarter quelques propositions un peu trop audacieuses au regard d'une audience familiale marquée par mon souci de m'adresser aux petits comme aux grands [quand les petits comprendront le double niveau de lecture de mes propos, ils auront du poil au menton et ailleurs et cela ne posera plus de problème]. Oui, j'aime bien cette sélection qui a vu participer plein de gens qui n'ont pas l'habitude de participer aux concours photo lancés ici. Ce renouvellement m'a fait du bien, m'a permis de discuter avec quelques uns et j'ai aujourd'hui les résultats entre les mains.
Regardons encore la sélection ...
Bon alors ... avant de te livrer le secret des votes qui furent fort nombreux cette fois encore [trois fois plus que pour le dernier concours lancé], je te rappelle que le gagnant va remporter le filet garni ! Et donc avant toute chose, je me fais un devoir de t'expliquer ce qu'il y a dans le filet garni. Attends un peu ... j'ouvre le filet et donc :
- le cadeau mystère de Lisbonne
- un grimoire pour se faire du bien dans la bouche
- un joli accessoire de l'été qui aide quand il fait chaud
- le fameux "Penis pokey" que je te prépare depuis longtemps ...
Oui ... les cadeaux mystère de la Jordanie et de Malte ont été conservés par la grande gagnante des pronostics !!
Mais le cadeau mystère de Lisbonne alors ... celui dont Poussin n'a pas souhaité conserver le bénéfice, c'était quoi alors ? Une boite de sardine toute rose !!! Ainsi donc, tu connais à présent le contenu du filet garni. Mais pour lequel des 24 participants sera-t-il ce filet ?
L'espace d'un instant, j'ai eu peur qu'un afflux de votes massif fasse en sorte que je sois le dindon de la farce puisque si tout le monde avait voté pour le numéro 24, je me serai récupéré les cadeaux en question. Heureusement, tel n'a pas été le cas ! Voici donc les cinq premiers ...
Avec 9% des votes exprimés, c'est la photo n°2 qui prend la cinquième place.
Avec 10,7% des votes exprimés, ce sont les pieds parisiens du 20 qui atteignent la quatrième place.
Avec 13% des votes exprimés, les pieds parisiens [et peu bronzés] de la photo n°1 investissent la troisième place.
15,3% des suffrages se sont portés sur la photo 13 qui nous emmenait sur des empreintes et donc vers la deuxième place.
Et donc ... qui est le premier ?
C'est la photo n°6 qui nous emmenait à Jersey qui a remporté le plus de suffrages avec 20,3% des votes.
Tu l'auras noté, il s'agit de pieds de fille et c'est là aussi une première de constater que ce n'est pas un garçon qui rafle la mise !
J'ignore comment ou pourquoi, si son réseau a très bien oeuvré ou si un robot Volkswagen s'est occupé du travail, mais qu'importe : j'ai mon vainqueur et comme il se doit, il y aura remise du filet garni dans très peu de temps !
Tto, qui avait aussi pris son pied en 2015
Via une vie de tto https://ift.tt/2ReeQEb

Dans 




Sauf que non, deux jours après que le bain de sang ait commencé à Paris et pare qu'il sentait que l'émoi était important comme si quelques chose était devenu irréversible, Charles IX décide de tenir un lit de justice - une séance solennelle du Parlement - au cours duquel il endosse l'entière responsabilité de l'exécution des chefs de guerre protestants. Il déclare alors qu'il a voulu "prévenir l'exécution d'une malheureuse et détestable conspiration faite par ledit amiral [Coligny], chef et auteur d'icelle et sesdits adhérents et complices en la personne dudit seigneur roi et contre son État, la reine sa mère, MM. ses frères, le roi de Navarre, princes et seigneurs étant près d'eux." Cela ne l'empêchera d'être poursuivi par les fantômes de cette décision jusqu'à son trépas qu'il n'allait pas tarder : Charles IX va s'éteindre 91 semaines plus tard, rongé par une santé chétive et achevé par une pleurésie à Vincennes un mois avant son vingt-quatrième anniversaire. La légende raconte qu'au moment de quitter la vie, Charles IX se serait déclaré poursuivi par les spectres revanchards de ceux qui avaient péri le 24 août 1572 ... une légende comme celle qui expliqua après la mort du roi qu'il aurait autorisé le massacre des huguenots en hurlant contre sa mère qui le suppliait de décider quelque chose "Eh bien soit ! Qu’on les tue ! Mais qu’on les tue tous ! Qu’il n’en reste plus un pour me le reprocher !" alors que sa maîtresse Marie Touchet était protestante ...
Alors que l'exécution des dignitaires huguenots était devenue inévitable, le duc de Guise à qui l'on a remis les pouvoirs d'y procéder n'y est pas allé de main morte. Si la nuit devait permettre de prendre par surprise les chefs rivaux, le zèle conduit en massacre généralisé de tous les protestants, sans considération d'âge, de sexe ou de rang social dès la nuit. Dès lors, difficile de dormir dans une telle ambiance de carnage qui permet aux parisiens les plus exaltés de se laisser emporter par la peur et la violence quand il ne s'agit pas du pure sauvagerie. Les troubles sont forcément le fait des protestants qui, terrorisés, essayent de survivre et, par réaction, les catholiques se mettent à les poursuivre, pensant agir pour la défense de leur ville. D'ailleurs, c'est parce que beaucoup ont cru que la ville était en danger, les portes ayant été fermées, que le tocsin a sonné à la cloche de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, proche du Louvre, tocsin rapidement repris par d'autres clochers de la ville. Oui vraiment, comment était-il possible de dormir cette nuit là ? Parce que c'est d'une épuration qu'il est question.
Si le résultat poursuivi est atteint du côté des huguenots, l'effet est dévastateur chez les catholiques qui n'y comprennent plus rien. De fait et avec une démonstration inouïe, ils assistent à une reculade du roi face aux protestants. Rien de moins ... le pouvoir semble vaciller voire tourner casaque. Devant un tel camouflet, les Guise font mine de quitter la capitale. Puisque le roi a choisi son camp, ils ne sauraient honorer le roi de leur présence davantage, en ce compris les efforts importants consacrés à sa protection et au maintien de la royauté. Pour éteindre l'incendie protestant, voilà donc que le jeune Charles IX âgé de 22 ans et sa mère drapée de noir ont réussi la performance de braquer leurs soutiens fidèles et d'allumer un feu encore plus virulent. Catherine de Médicis et Charles IX sont dépités, désemparés, saisis et même effrayés : ils réalisent tout à coup que si les Guise quittent Paris, ils se retrouveront seuls avec les protestants. Catherine n'a pas oublié la surprise de Meaux de 1567, lorsque Coligny avait essayé de les kidnapper ce qui laissa des traces.
Bien qu'on ne puisse prouver avec des sources concordantes le déroulement exact des opérations, une équipe conduite par le duc de Guise est chargée de régler le problème rue de Béthizy, au logis de l'Amiral de Coligny : tiré de son lit, Gaspard de Coligny est achevé et défenestré. Dans le même temps, les nobles protestants qui sont logés au Louvre sont évacués du palais puis massacrés dans les rues avoisinantes. Leurs corps sont ensuite rassemblés devant le Palais sont dénudés, puis traînés dans les rues et enfin jetés dans la Seine. Méthodiquement, les troupes du duc de Guise s'attaquent ensuite aux chefs protestants logés dans le faubourg Saint-Germain qui, l'époque, se trouvait encore en dehors de la ville ... ce qui a donné le temps, parce que les portes de la ville étaient fermées et que les clefs de celle-ci ont opportunément disparu, aux protestants d'organiser une riposte et de s'enfuir.
Reprenant une vie plus apaisée, il se remarie en 1571 avec Jacqueline de Montbel d’Entremont, veuve du comte du Bouchage. Oui mais, pour passer outre l'opposition du conseil du roi au sujet des Pays-Bas, Coligny recrute de troupes pour combattre, le geste étant considéré comme un geste de désobéissance frontale, ne laissant plus d'autre choix que de régler le problème. Le 22 août 1572 au sortir d’une partie de jeu de paume où il est entraîné par le roi, Coligny est blessé par un coup de feu tiré par Maurevert à la sortie du Louvre. Ramené chez lui, rue de Béthisy - aujourd’hui rue de Rivoli - ses amis le pressent de quitter Paris pour sa survie, il oppose alors sa confiance dans la parole du roi, le souci de ne pas l’offenser et son refus de risquer de provoquer une nouvelle vague d'affrontements.
Le mariage fut célébré le 18 août 1572, à l'occasion de festivités grandioses auxquelles sont conviés tous les grands du royaume, y compris les protestants, dans un esprit de concorde et de réconciliation. Sur le carton d'invitation, tout ne pouvait que bien se passer ... un très grand nombre de gentilshommes protestants venus escorter leur prince sont conviés, la débauche de moyens est à la hauteur des ambitions du projet royal et tout le faste est déployé. Oui mais voilà, Paris est une cocotte minute qui ne se laisse pas berner de la sorte et la pression ne redescend pas, bien au contraire. Ville farouchement anti-huguenote, la capitale est habitée par une population catholique à l'extrême qui n'accepte pas la présence des hérétiques et les prédicateurs, capucins et dominicains hurlent au sacrilège s'agissant du mariage d'une fille de France avec un protestant, fût-il prince de sang. Comme si cela ne suffisait pas, les récoltes ont été mauvaises, les prix s'envolent alors que le luxe se déploie sans complexe à l'occasion des noces royales. Au surplus, Catherine de Médicis n'est pas parvenue à obtenir l'accord du pape Grégoire XIII pour célébrer l'union qui n'est finalement pas que celle d'un homme et d'une femme mais plus évidemment la réunion du peuple de France. Compte tenu de l'opposition définitive du Saint Père, les prélats français hésitent sur l'attitude à adopter et traînent des pieds pour se joindre aux festivités. Charles Ier de Bourbon, archevêque de Rouen, finira par céder aux pressions de la reine afin d'unir Henri et Marguerite. Comme si cela ne suffisait pas encore, les rivalités entre les grandes familles resurgissent de plus belle, les Guise s'opposant frontalement aux Montmorency. Dans cette ambiance de poudrière, François, duc de Montmorency et gouverneur de Paris, ne parvint pas à contrôler les troubles urbains parisiens de sorte qu'il préféra quitter la ville quelques jours après le mariage.