C'est au terme d'une nuit agitée que la lumière fut. Entendons-nous bien, c'est une image et cela ne procède pas de la simple ouverture des yeux ou même de volets qui occultaient les puissants rayons du soleil de novembre. Non, c'est au détour de rêves confus et de réveils assez désagréables que l'idée est apparue.
Voilà plusieurs années que j'explique avoir en tête tout un tas de projets, plus ou moins aboutis dans mon esprit, comme autant de pierres posées sur le chemin d'une créativité vagabonde se hasardant parfois à en délaisser certaines. L'avantage des pierres, c'est qu'elles ont une propension intrinsèque au mouvement quasi nulle de sorte qu'on les retrouve toujours au même endroit où on les avait laissées négligemment.
Parmi ces projets, il en est un qui me hante régulièrement : un livre. Tour à tour, j'ai essayé de compiler certains billets publiés ici, je me suis lancé dans une pièce de théâtre, j'ai écrit des nouvelles érotiques et pornographiques, j'ai même entamé de formaliser des guides de voyage en fonction des destinations qui nous avaient accueillis. De tout cela, il y aura probablement un jour une féconde production qui jaillira à la faveur du temps nécessaire que je consacrerai à l'achèvement de ces projets. Sauf que cette nuit, un pas a été franchi.
C'est une constante : j'écris avec une facilité déconcertante, me répandant aisément en un temps record [note qu'il aura fallu moins de quinze minutes pour écrire ce que tu es en train de lire]. Ce n'est donc pas l'angoisse de la page blanche qui empêche de produire. Ce n'est pas non plus l'idée puisqu'en définitive, ces projets ont déjà une trame plus ou moins précise mais là encore, la page blanche a été noircie. En de telles entreprises comme s'agissant du billet quotidien que je dispense ici, il y a néanmoins une règle fondamentale que j'observe à chaque fois : le déclic se fait toujours lorsque je dispose d'un titre. Je me souviens que, petit, on m'expliquait en classe qu'il fallait écrire sa rédaction et qu'à la fin, on devait alors réfléchir au titre. Moi, je fonctionne dans l'autre sens peut-être parce que j'aime voir s'écrire au fur et à mesure ce que tu découvriras dans le même ordre, ce qui me permet de me rapprocher du lecteur.
Or, cette nuit, j'ai trouvé mon titre. Il tient en trois mots et s'appuie sur un sens vieilli d'un vocable que l'on entend aujourd'hui dans un sens différent de celui pour lequel je vais l'employer, tout ce qui peut me plaire ! Oui, j'ai mon titre et ce vocable qui tient lieu de pierre angulaire, je l'ai trouvé en regardant une émission historique d'Arte. En l'entendant, j'ai été percuté. Je l'ai gardé dans un recoin de mon esprit et il a surgi cette nuit ... emportant avec lui la ligne de l'écrit dont il s'agira. Avec cela et compte tenu de la nature du livre en question, j'ai également trouvé plusieurs autres éléments dont mon nom d'emprunt parce qu'il était acquis que j'écrirai sous pseudonyme. Ce faisant, j'ai enfin trouvé le nom de mon personnage principal, celui qui évoluera dans ce roman [dont le caractère partiellement autobiographique n'étonnera pas ceux qui me côtoient et me connaissent].
En me réveillant ce matin, j'étais crevé parce que cela a mobilisé beaucoup de ressources finalement mais je me sens exactement dans le même état que celui dans lequel j'étais lorsque j'avais assemblé dans ma tête tous les éléments d'un mémoire d'histoire du Droit que j'ai écrit exactement en soixante heures et qui m'avait valu un savoureux 19/20 de la part du jury. Oui, indéniablement, je suis en état fécond.
Restera ensuite à trouver la maison d'édition mais note bien qu'aujourd'hui, un grand pas a été fait en la matière.
Tto, "ah là, auteur"
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