Je t'ai déjà parlé du fait que, depuis novembre dernier, mon désarroi était tel que la Compagnie chérie n'avait pas trouvé d'autre moyen d'éteindre l'incendie que de me coller un coach pour essayer de maintenir les murs qui s'écroulaient tous les uns à la suite des autres.
La mission du coach a trouvé son terme la semaine dernière, l'ultime réunion de restitution aura lieu en juin avec ma chef qui entendra des choses fielleuses comme je sais les dire.
La question, c'est finalement de savoir si c'est un pansement sur une jambe de bois ou si cela a servi à quelque chose ... franchement, cela m'aura été bénéfique parce qu'il [oui c'est un garçon] m'a aidé à prendre conscience de forces que je sais être les miennes mais que je néglige de juger à leur juste valeur.
Oh pendant ces séances, nous avons ri, j'ai beaucoup parlé [heureusement], on a regardé la situation avec le maximum d'objectivité, il m'a casé souvent les accords toltèques, ... il a aussi eu des mots réconfortants et des questions agaçantes.
Surtout, avec le temps, j'ai agi comme j'agis souvent avec tout le monde : je me suis mis à sa place et donc j'ai devancé certaines de ses questions. C'est d'ailleurs ce qu'il m'a dit lors de notre dernière séance bilatérale. "Nan mais ... il n'y a plus d'effet de surprise ... j'ai l'impression que vous avez tout compris de ma démarche et que vous pourriez être à ma place. Ca révèle une chose importante à mes yeux : vous êtes redoutablement habile". Bon le cirage de la fin n'était pas utile mais c'est vrai que les dernières séances, je savais exactement ce qu'il allait me dire ou comment il allait envisager les choses.
C'est tout le problème que j'avais ressenti avec le seul psy que j'étais allé voir : au bout d'un moment assez rapide, je sais exactement comment orienter la discussion et je comprends parfaitement où on va aller et quoi dire pour éviter certaines choses. C'est une force, c'est aussi un problème. Là, avec Philippe, je savais que le jour où je lui ai parlé d'un rêve particulier mettant clairement en scène l'un des soucis que j'avais soigneusement dissimulé [mais que j'ai donc choisi de sortir du bois exactement quand je l'ai décidé], cela ferait son bonheur. Ca n'a pas raté ! Il m'en a parlé pendant deux séances.
Tout cela aurait donc été superficiel ? Pas du tout. Tout en contrôlant la relation [il parait que je fais ça tout le temps il m'a dit], j'ai puisé chez lui et dans ses paroles une façon d'envisager le sujet qui me préoccupe, et une voie pour le gérer. Ce n'est déjà pas si mal quand tu pars de l'état de panique dans lequel je me trouvais en septembre. Des hauts il y en a désormais, des bas il en demeure toujours mais je parviens davantage à les gérer. Certes, le fond du problème persiste et je pense intrinsèquement que je ne vais pas tenir très longtemps encore s'il n'y a pas quelque chose de significatif qui vient éclaircir le tableau. Mais je peux le gérer et je suis parvenu à construire des ponts et ... comme d'habitude, faire en sorte qu'en lui parlant de moi, il me parle de lui. La dernière séance fut d'ailleurs assez significative à cet égard : je me suis retrouvé en pilote automatique de ce que je sais si bien faire. "Vous devriez faire mon métier" m'a-t-il lancé à la cantonade.
C'est bien possible ...
Tto, qui ne se referra pas
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