"Oh je pensais que cela allait mieux", "Oui mais tu sais, ce n'est que du travail" ou autres "Ah bah dis donc" m'auront été servis ... le fait est qu'hier, l'effondrement a été violent.
Il n'aura pas fallu grand chose : un coup de fil me laissant entrevoir une bien mauvaise nouvelle qui n'est pas encore matérialisée, une série de contrariétés accumulées au fur et à mesure des neuf réunions qui se sont succédées entre 9h et 17h30 [dont trois qui n'étaient pas prévues] et voilà donc comment je suis arrivé à voir tout s'écrouler autour de moi, moi le premier.
Ah mais il ne faut pas s'inquiéter, je suis tellement formidable, je sais si tout bien faire et j'en passe ... ça, les lauriers ne manquent pas. Mais quand moi je ne les vois pas, quand je me perds dans l'inutilité des tâches qui jonchent mon bureau, quand je m'asphyxie des grains de sable que l'on s'obstine à placer dans mes chaussures, oui il y a une sorte de saturation que j'ai déjà maintes fois expliquée ici. Les pansements sur une plaie béante ne masquent le sang que quelques instants et l'infection peut continuer à s'en donner à cœur joie. C'est exactement ce qui se passe et celles et ceux qui ne croient qu'à une poussée de fièvre n'écoutent pas et n'entendent pas du tout ce que j'explique pourtant, invariablement depuis si longtemps.
J'ai dernièrement pris conscience dautre chose : voilà dix ans que je suis à la Compagnie chérie, dix ans que je bouffe régulièrement du sable, dix ans que je suis mis à l'épreuve sans disposer d'autre protection que celles que je me construis pour moi-même. Hier, l'une d'elles s'est grandement fragilisée alors que je mets un soin particulier à la solidifier jour après jour depuis six mois. La déception n'en est donc que plus difficile à avaler.
Si tu ajoutes à cela les conneries au kilomètre que j'entends sur le projet de déménagement où les comportements toxiques s'accumulent d'heure en heure parce que des connasses ne sont pas capables d'éviter de se rouler par terre au motif qu'on ne es traite pas comme des princesses [tu me diras que je devrais m'en foutre, sauf que c'est moi le référent déménagement précisément], si tu agrémentes aussi le tableau de collègues qui pètent les plombs parce que tout le monde est fatigué et que plus personne n'a une once de souplesse ou de patience après seize mois de télétravail et de confinement, bah voilà ... à ramasser à la petite cuillère que j'ai été.
Oh certes, je suis mon meilleur ennemi puisque je continue à donner le change, à essayer de sourire comme je le peux quand je le peux encore mais ça tire méchamment ... ce matin, je me suis levé en me disant une chose : ce n'est plus possible, il faut que je parte, coûte que coûte. Du coup, je me suis mis en off quasiment toute la journée [puisqu'en plus, je ne supporte plus rien] et j'ai regardé les annonces de boulot ici et là, ce qui m'a déprimé encore plus parce qu'au fond, la quête de sens est également là : comment trouver de l'intérêt à des choses qui n'en ont pas ? Bref ... j'ai décidé néanmoins de refaire mon cv et de, geste salutaire je crois, de repartir d'une page blanche et de ne mettre que ce qui a du sens.
Si ma réunion déménagement se passe mal vendredi, je demanderai officiellement à être déchargé du sujet et qu'ils trouvent un autre gogo pour s'en occuper. Si je retrouve un peu de peps, je devrai pouvoir terminer la semaine avant de m'envoyer, la semaine prochaine, un séminaire à Dinard pendant trois jours ... honnêtement, je ne vois pas bien comment je vais réussir à tenir ...
Tto, explosé façon puzzle
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